Mary Ocher au Bonnefooi, Bruxelles, le 11 février 2014.

Publié le 11 février 2014 par Concerts-Review

Sainte Marie, Mère de Dieu,

Priez pour nous, pauvres pécheurs,

Maintenant, et à l'heure de notre mort.

Amen....

Des pécheurs, des casse-couilles, des chieurs de tous poils, des forts en gueule, il n'en manquait aucun ( si ce n'est RickyBilly) au  Bonnefooi.

Un charivari multilingue qui a eu le don d'exaspérer au plus haut degré Miss Mary Ocher!

 Mary Ocher, qui c'est celle-là?

La fiche signalétique précise: née à Moscou en 1986, déclarée sous le nom de Mariya Ocheretianskaya, enfant turbulente, cap vers Israël en 1991, devient Miriam , art school, opte pour un nouveau patronyme, Ocher, écrit des chansons, forme un groupe en 2006, Mary and The Baby Cheeses, s'exile à Berlin, un album solo,  'War Songs', un recueil de poésie, organise un festival mixant théâtre et performances avant-garde, cette touche-à-tout collabore avec des cinéastes, peint, et continue à sortir des disques iconoclastes, plusieurs singles et EP's et un second full CD après 'War Songs', 'Eden', produit par King Khan.

Un parcours intéressant!

21:15', une blonde extravagante , lunettes immenses, paupières bleues, pardessus rouge vif, installe méticuleusement divers objets sur la table servant de stand merch.

21:30', elle se débarrasse de sa pelisse, pas de chemisier, ni de t-shirt, la  pâle apparition est vêtue d'un attrayant soutien, dévoilant la courbe des seins d'un blanc aristocratique, l'article de lingerie est  décoré d'enluminures hindoues, Shiva, Vishnu ou Ganesh.

Non, ne me demande de quelle taille était le bustier, à première vue les bonnets de Dolly Parton ne doivent pas convenir, ceux de Jane Birkin, non plus!

 Attirail: une acoustique, un mini Korg, un tambourin, un vieux transistor

'Six dead white men', un lo-fi garage blues concis et  effrayant, clamé d'un timbre perçant faisant passer PJ Harvey pour un rossignol amoureux.

Un gentil gars de l'Oregon résume: very destructive!

Un regard circulaire marquant l'énervement, déjà le brouhaha ambiant la courrouce, elle poursuit par une seconde salve te rappelant les débuts de Scout Niblett, 'The sound of war'... raw, biting, décapant, cette jeune personne est du genre habitée, quels démons hantent son cerveau?

..mother, mother, mother why did you have me at all, I'm as useless as a parasite...

C'est autre chose que...Y a d'la joie bonjour bonjour les hirondelles

Y a d'la joie dans le ciel par dessus le toit

Y a d'la joie et du soleil dans les ruelles... , Charles!

Messieurs, les Italiens, au lieu de brailler, je ne m'entends pas chanter, bordel, si vous alliez discuter le coup en rue, I need people to be quiet around me...

Son message ne sera pas entendu, les touristes accentueront rires et  beuglements!

'Sweet Charity', un anti-folk fébrile, bourré d'effets de voix et d'accords secs.

Elle pose le tambourin sous un pied, l'écrase en mesure et entame l'envoûtant ' Baby Indiana'.

De plus en plus exaspérée par le vacarme, Miss Ocher décide de changer de registre pour interpréter un gospel profond, poignant  et pas vraiment mélodique, elle crache sa rage, 'Trouble Me'.

Next one is a work in progress, prédit-elle, un folk frelaté, sa voix prenant d'étonnantes intonations Joan Baez avant de jouer à l'élastique.

Nouvelle diatribe: what a tough crowd, pour la dizaine de gens ayant écouté, I have things to sell and if you want, laissez votre adresse mail dans le carnet.

Elle abandonne la guitare et passe derrière le Korg pour une suite en quatre mouvements,

'Thundebird'.

Billie Holiday  vs.Shannon Wright.

Le blues/gospel lancinant  virant electro tragique et pépiement brise cristal.

That's it!

A peine 25 minutes, merci les touristes!

Un thank you sec, un goodnight sarcastique et un salut militaire!

Mary Ocher, un personnage!

A revoir dans de bonnes conditions...