Quatrième de couverture :«C'est insensé. Ça ne ressemble plus à rien. Il faut gueuler pour s'entendre. Je m'entends scander la marche folle, brancard aux épaules, avec ces mots : "Tu veux vivre... tu veux vivre... tu veux vivre..." À chaque éclatement je me demande où et comment je vais être touché. Je ne veux pas traîner comme Georges, pas être aveugle surtout, pas au ventre et puis soudain les limites de l'angoisse dépassées, je me sens devenu indifférent à tout. Je ne pense plus à rien qu'à être digne devant la mort. Ça ne dure pas longtemps. Une rafale toute proche volatilise mon courage et je recommence... pas mourir... pas mourir... Vivre... Vivre... À chaque ébranlement, tout est à refaire. La vue de Damien qui marche à ma hauteur me réconforte soudain. Je l'aperçois à la lueur d'une fusée, derrière les pieds du blessé que nous portons. Son regard durci fouille la nuit. À sa bouche, je vois qu'il siffle. Et je me mets à chanter à tue-tête...» De juillet 1914 à août 1915, Lucien Jacques a tenu son journal, témoignage de l'enfer quotidien de la guerre. Dans cet enfer, quels sentiments existent encore, et les mots ont-ils encore un sens ?
Magazine Culture
Auteur: Lucien Jacques
Titre Original: Carnets de moleskine
Date de Parution : 13 février 2014
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 304
Prix : 21,00€ 19,95€
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Carnets de moleskine
Quatrième de couverture :«C'est insensé. Ça ne ressemble plus à rien. Il faut gueuler pour s'entendre. Je m'entends scander la marche folle, brancard aux épaules, avec ces mots : "Tu veux vivre... tu veux vivre... tu veux vivre..." À chaque éclatement je me demande où et comment je vais être touché. Je ne veux pas traîner comme Georges, pas être aveugle surtout, pas au ventre et puis soudain les limites de l'angoisse dépassées, je me sens devenu indifférent à tout. Je ne pense plus à rien qu'à être digne devant la mort. Ça ne dure pas longtemps. Une rafale toute proche volatilise mon courage et je recommence... pas mourir... pas mourir... Vivre... Vivre... À chaque ébranlement, tout est à refaire. La vue de Damien qui marche à ma hauteur me réconforte soudain. Je l'aperçois à la lueur d'une fusée, derrière les pieds du blessé que nous portons. Son regard durci fouille la nuit. À sa bouche, je vois qu'il siffle. Et je me mets à chanter à tue-tête...» De juillet 1914 à août 1915, Lucien Jacques a tenu son journal, témoignage de l'enfer quotidien de la guerre. Dans cet enfer, quels sentiments existent encore, et les mots ont-ils encore un sens ?
Quatrième de couverture :«C'est insensé. Ça ne ressemble plus à rien. Il faut gueuler pour s'entendre. Je m'entends scander la marche folle, brancard aux épaules, avec ces mots : "Tu veux vivre... tu veux vivre... tu veux vivre..." À chaque éclatement je me demande où et comment je vais être touché. Je ne veux pas traîner comme Georges, pas être aveugle surtout, pas au ventre et puis soudain les limites de l'angoisse dépassées, je me sens devenu indifférent à tout. Je ne pense plus à rien qu'à être digne devant la mort. Ça ne dure pas longtemps. Une rafale toute proche volatilise mon courage et je recommence... pas mourir... pas mourir... Vivre... Vivre... À chaque ébranlement, tout est à refaire. La vue de Damien qui marche à ma hauteur me réconforte soudain. Je l'aperçois à la lueur d'une fusée, derrière les pieds du blessé que nous portons. Son regard durci fouille la nuit. À sa bouche, je vois qu'il siffle. Et je me mets à chanter à tue-tête...» De juillet 1914 à août 1915, Lucien Jacques a tenu son journal, témoignage de l'enfer quotidien de la guerre. Dans cet enfer, quels sentiments existent encore, et les mots ont-ils encore un sens ?