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La rançon du génie

Par Choupanenette

Le docteur Grasset, de Montpellier, fait voir, dans un sinistre tableau, à quoi aboutit la" supériorité intellectuelle" :

Auguste Comte est frappé de folie en plein enseignement. Il ne rentre plus chez lui, errant dans les rues sans but et sans raison. Un jour il veut précipiter sa femme dans le lac d'Enghien.

Jean-Jacques Rousseau a donné de nombreux signes de dérangement cérébral. Il abandonne précipitamment les auberges en y laissant bagages et vêtements. Il voit dans les éléments les preuves du complot universel tramé contre lui. Il craint de manger, de peur qu'on ait soudoyer son cuisinier dans le but de l'empoisonner. Il finit par écrire à Dieu une lettre qu'il dépose sur l'autel de Notre-Dame de Paris.

Dante était en proie aux hallucinations.

Newton est mort fou ; Salomon de Caus, Zimmermann aussi. 

O'Connell et Donizetti ont été frappés de paralysie générale.

Schopenhauer parle haut, marche dans la rue en gesticulant, commet à table mille excentricités ; il casse un bras à sa propriétaire parce qu'elle cause dans son antichambre. Il bat les gens qui lui présentent des notes où son nom est orthographie avec deux p. Il se brûle la barbe au lieu de la raser, il cache son argent sous les couvertures. 

Guy de Maupassant est interné et meurt fou.

André Gill est interné à Charenton. On le soigne, on le croit guéri. Il sort de l'asile. Quelques jours après, on le trouve en pleine campagne, couché sur un tas de pierres. Il est interné de nouveau, et cette fois pour toujours.

Baudelaire est mort de paralysie générale.

Flaubert fut épileptique ou hystéro-épileptique. Ses crises, qui étaient terribles, se produisaient subitement sans que rien les causât.

Le docteur Grasset remarque que beaucoup d'écrivains ont eu une hérédité névropathique remarquable.

Ainsi les fils de Tacite, Bernardin de Saint-Pierre, Donizetti, Manzoni, une fille de Victor Hugo, la soeur de Kant, les frères Zimmermann furent frappés de folie. 

Un fils de Cicéron était un ivrogne incorrigible.

Le père de Beethoven était un alcoolique invétéré, la mère Byron à moitié folle et son père de moeurs déplorables.

L'oncle de Rénan était idiot et son grand-père perdit la raison.


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