collectif Rhézome, Galerie de Talant

Publié le 13 février 2014 par Doudonleblog

« A tous les âges, grandir et vieillir » est la thématique travaillée par les 8 artistes du collectif Rhézome pour cette exposition à la Galerie d’art contemporain de Talant (espace Brassens). A voir jusqu’au 22 février, du mercredi au vendredi 14-18h et samedi 10-13h.

Armés de la feuille documentaire offerte à l’entrée, puis les yeux rivés sur les cartels, et enfin les oreilles largement ouvertes aux explications données par la responsable de la Galerie…. nous voilà prêts à apprécier le travail de ce collectif Rhézome.  Mais il faut bien tout ça pour ne pas passer à côté de l’essentiel.   Et, en outre, bien  prendre son temps pendant la visite…

Mon Dieu que l’artcontemporain est réfléchi, complexe et secret ! Artcontemporain mal de tête!

Allons y!  Ces 8 artistes abordent, chacun à sa manière, mais avec un lien fort entre leurs travaux respectifs, les sujets de (attention retenez votre souffle):  l’évolution, la croissance, le vieillissement, les âges de la vie, la mémoire, les liens intergénérationnels, les souvenirs d’enfance, l’oubli, le temps qui passe…

Je ne détaillerai pas chaque élément de l’expo.

J’ai apprécié le travail de Lise Adèle Groussin.  Elle récupère avec un détecteur de métaux des objets banals enfouis dans le sous-sol.  Elle les mélange à d’autres objets neufs qu’elle vieillit elle-même:  rouille, terre, moisissures, usures.  Exposés sur des pupitres ou dans des bocaux (comme s’il s’agissait d’un laboratoire de recherche scientifique) , ils sèment le trouble entre vrai et faux passé.  Des photos de l’artiste abordent le même thème d’archéologie « ménagère ».  Que deviennent tous ces objets du quotidien qui comptent dans la vie et qui perdent leur usage et leur importance?

Simon Billaud, lui, donne à voir un petit portrait dessiné sur rhodoïd.  On effeuille le mini livre et on voit ainsi le visage se construire ou se déconstruire. D’autres petits visages sont réalisés sur papier froissé et enfermés dans des boîtes d’entomologie.  Images fragiles de ceux qu’on a connus, aimés, oubliés… Qui s’effacent partiellement avec le temps.

Matthieu Crimersmois a réalisé une installation interactive puisque le public peut faire retentir des sons en faisant vibrer les cordes d’une sorte de cage.  A l’intérieur, une silhouette enfantine plonge dans une mer de bandes arrachées à des cassettes anciennes.  Traces du passé sous formes de vieilles vidéos ou musiques… Destruction et oubli de tout cela…

La vidéo de Stella Markidi montre, à travers les fentes d’un store, les voisins d’en face qui vont et viennent sur leur balcon.  Irruption dans l’intimité des habitants de cet immeuble,  regard de voyeur pour le quotidien de ces hommes, femmes et enfants… Des heures qui s’égrainent dans le repos, les tâches ménagères, le jeu etc…

Adeline Offret évoque Tchernobyl avec des peintures.  Maureen Ragoucy confronte en photos des personnes âgées et des enfants: deux séries de portraits. Charlotte Hardy a fait une vidéo qui met en rapport de vieux papiers peints et un paon dans un zoo. Camille Simony joue sur l’idée de fourrure: ancien manteau et peluche d’aujourd’hui.

Tous ont plongé dans leur propre enfance pour créer cette exposition. Mais le visiteur n’est pas sensé le savoir.

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