Ces premières stations ont été entièrement financées par des capitaux privés et il est fort probable que les six autres projets soient en attente d’investisseurs pour voir le jour. Or, pour que ce type de projet puissent attirer des investissements, il est primordial que ce chantier donne de véritables signaux en matière de rentabilité et de pérennité.
Cela fera bientôt deux ans qu’un plan ambitieux mais réalisable, en quinze points a été proposé par les professionnels au Ministère du Tourisme et également à l’ONMT. Ce plan intègre en premier lieu la disponibilité des citoyens à consommer du loisir via l’offre touristique nationale. Pour cela , il y a lieu de ménager du temps et des moyens en plus d’un offre adaptée à la famille marocaine dans toutes ses composantes socio économiques.
Parmi les 15 points proposés, un seul a été en partie réalisé : le portail Kounouzbiladi qui permet aux consommateurs de bénéficier durant toute l’année d’offres de bons plans dans toutes les destinations touristiques nationales.
La mise en route de ce portail a nécessité la mobilisation d’une équipe mixte, public/privé pour stimuler l’offre en incitant les opérateurs agents de voyages et hôteliers à alimenter le portail en offres packagés. Il est clair que c’est la multiplicité des offres et leur diversité qui créera la demande.
A ce jour, l’ONMT a lancé plusieurs campagnes de communications via les médias nationaux ( Presse, Radio et TV) et de l’affichage de qualité dans les bassins émetteurs. Cette communication est exclusivement « drive to web » et renvoie au portail Kounouzbiladi. Ces campagnes n’aurait de sens que si le portail est suffisamment alimenté en offre.
Ces campagnes sont toujours lancées à la veille des vacances scolaires et la prochaine campagne annoncera celles de fevrier qui débutent le 22 pour tous les systèmes d’enseignement au Maroc, jusqu’au 02 mars pour l’enseignement marocain et jusqu’au 10 mars pour l’AEFE.
Pour rappel, ce portail est gratuit pour les professionnels. Il draine un grand nombre de visiteurs et sa fréquentation est exponentielle durant les campagnes de communication. Je suis étonné, qu’à ce jour il ne suscite pas plus d’intérêt de la part des hôteliers qui continuent à alimenter des sites payants ?
Les nationaux représentent aujourd’hui 28% de parts de marché en terme de consommation du produit touristique ( Hébergement, transport, restauration et loisir ). Ce chiffre est honorable, mais nous devons ambitionner plus pour assurer un équilibre à notre tourisme. En France, première destination touristique au Monde, les voyages domestiques représentent plus de 30% et 89% des français qui voyagent le font en France. En Turquie, le tourisme domestique est également très développé sans qu’il y ai un produit spécifique pour les Turcs. Les touristes étrangers comme les nationaux recherchent la mixité et nous avons tout intérêt à développer ce type d’offres. Personnellement je ne crois plus aux stations Biladi à moins de les ouvrir également aux touristes étrangers.
Le tourisme interne est avant tout une volonté nationale, politique, économique et sociale. L’idée du cheque vacances est entrain de suivre son court ,mais aux dernières nouvelles, il semblerait que le Gouvernement ne soit pas prêt à participer de manière conséquente à ce projet. Les pistes suivies par le Ministère du Tourisme mènent vers une solution ou seul les entreprises et les salariés seront mis à contribution. Or , sans implication de l’état, ce projet ne risque pas de voir le jour et ce serait vraiment dommage. Pour revenir à la France, l’Agence Nationale du Cheque Vacances est aujourd’hui une institution qui a réussi à doper son tourisme national.
Si par malheur, tous les autres points proposés en 2012 , à savoir le zonage des vacances, le transport touristique, l’informel, le développement de parcs de loisirs, l’implication des associations professionnelles, la qualité de service et la communication restent lettre morte, le tourisme interne demeurera un voeu pieux.