Alors que les taux d’obésité infantile aux États-Unis ont triplé au cours des 30 dernières années, que parmi les axes de lutte contre l’obésité, figurent l’éducation nutritionnelle des familles ou encore les repas pris à la maison, les conclusions de cette méta-analyse révèlent que plus de 50% des parents sous-estiment le poids de leur enfant alors qu’il est en surpoids ou obèse. Pourquoi alors ces parents seraient-ils motivés à encourager leur enfant à adopter un régime alimentaire raisonnable et à pratiquer plus d’activité physique ?
Alyssa Lundahl, étudiant diplômé et Timothy Nelson, professeur de psychologie ont combiné et analysé les données
· de 69 études menées dans le monde entier entre 1990 et 2012, impliquant au total, 15.791 enfants âgés de 2 à 18 ans en surpoids ou obèses. L’analyse constate que 50,7 % des parents sous-estiment le poids de leur enfant, en surpoids ou obèse.
· de 52 études portant, au total sur 64.895 enfants de poids normal. Là encore, mais dans une moindre mesure, 14,3% des parents sous-estiment de poids normal de leur enfant.
Donc, plus le surpoids est important chez l’enfant, plus la perception des parents risque d’être faussée. Des perceptions qui ne sont d’ailleurs pas modifiées en fonction des taux de prévalence de l’obésité de l’environnement de vie, précisent les auteurs.
Les parents des enfants les plus jeunes, âgés de 2 à 5, sont les moins susceptibles de percevoir leurs enfants en surpoids ou obèses,
et plus l’enfant avance en âge plus la perception se rapproche de la réalité.
Enfin, les parents eux-mêmes en surpoids sont également moins susceptibles d’évaluer avec précision le poids de leurs enfants.
Les implications sont importantes pour les pédiatres qui doivent pouvoir informer les parents sur les bénéfices d’interventions aussi précoces que possible et les inciter, en cas de surpoids de l’enfant, à l’encourager à adopter un mode de vie plus sain.
Source: Pediatrics February 2, 2014 doi: 10.1542/peds.2013-2690 Parental Underestimates of Child Weight: A Meta-analysis
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