Chalut les humains,
Vous qui suivez régulièrement mes chroniques savez combien je loue les mérites de mes congénères félins, mais aussi combien j’exècre les acteurs canins qui aboient leur texte sans une once de talent.
Que ce soit le pataud Beethoven ou le piteux Chihuahua de Beverly Hills, le nunuche Benji ou le méchant Cujo, leurs numéros de cabotinage éhonté me donnent systématiquement envie de me jeter par la fenêtre. Ah, heureusement que les chats retombent toujours sur leurs pattes! Ou, au pire, qu’ils ont neuf vies ! Bref, “I will survive”, comme le chanterait, dans une atroce imitation de Gloria Gaynor, le carlin alien de Men in Black …
Comme je ne suis pas chien il y a quand même quelques toutous que j’aime bien voir évoluer sur grand écran. Et parmi ceux-ci, il y en a un que je kiffe particulièrement : Mr Peabody, le héros du nouveau film d’animation des Studios Dreamworks, Mr Peabody & Sherman : les voyages dans le temps.
Il faut dire qu’il est radicalement différent des autres chiens. Quand il était petit, au chenil, alors que les autres chiots jouaient à la baballe et apprenaient à donner la papatte, lui se plongeait dans les livres et étudiait. Sa soif de connaissances était sans limites. Il dévorait les intégrales des grands auteurs littéraires, découvrait les oeuvres des plus grands artistes et, surtout, apprenait par coeur tous les traités de sciences.
Résultat logique, Mr Peabody est diplômé de Harvard, sorti Médor de sa promotion. Il a un QI supérieur à celui d’Einstein, Newton et Nabila réunis, qui lui permet de résoudre les équations les plus complexes et inventer des tas de choses très utiles à l’humanité, comme les énergies alternatives ou euh… la zumba. Oui, Mesdames et Messieurs, si vous pouvez brûler vos calories en vous défoulant sur des musiques rythmées, vous le devez à Mr Peabody.
Un génie…
Et, contrairement à la majorité des intellectuels qui ont une aversion atavique pour les activités physiques et manuelles, Peabody excelle dans de nombreux sports, du basketball à l’escrime, en passant par le tir et la course à pattes, joue d’à peu près tous les instruments de musique sur à peu près tous les rythmes et est un chef cuisinier hors pair. S’il avait l’élégance d’un félin en prime, je serais presque jaloux.
Mais ce qui le rend absolument génial, en plus de ses jeux de mots, aussi tarabiscotés que ceux de mon maître, Boustoune, c’est d’avoir inventé une incroyable machine à voyager dans le temps, le Chronomat. C’est une sorte de capsule spatiale avec laquelle il peut naviguer à sa guise entre les époques, croiser des personnages célèbres et assister à des évènements historiques majeurs. Evidemment, son invention est un secret bien gardé, car, mal employée, elle pourrait occasionner des hiatus spatiotemporels majeurs et détruire le monde.
Celui qui en profite le plus, c’est le fils adoptif humain de Mr Peabody, Sherman. Un gamin de six ans, version humaine de Chicken Little, qui sans être aussi brillant que notre toutou multi-Nobelisé, aime approfondir ses connaissances.
Leurs aventures à travers le temps ont d’abord fait l’objet d’une série animée dans les années 1950/1960, intégrée au show Rocky & Bullwinkle. Et, aujourd’hui, miracle des voyages dans le temps et des studios hollywoodiens, dans ce long-métrage bénéficiant des nouvelles technologies en matière d’animation, d’images de synthèse et de relief 3D.
L’intrigue se concentre sur le seul domaine dans lequel Mr Peabody n’est pas totalement à l’aise : la paternité.
Oh, il pensait être un excellent père, accordant beaucoup de temps à son fiston chéri pour jouer avec lui, lui apprendre des tas de choses utiles ou inutiles, lui mitonner de bons petits plats et veiller à ce qu’il reçoive la meilleure éducation possible. Mais ça, c’était avant…
Avant que Sherman, dès son premier jour d’école ne se bagarre avec une de ses camarades, Penny, et ne lui morde le bras. Avant que l’assistante sociale ne convoque notre brave toutou pour lui asséner, triomphante, que le comportement violent de Sherman était prévisible : un chien ne peut pas éduquer correctement un humain. Et avant qu’elle ne le menace de lui retirer la garde de Sherman au cas où les parents de Penny venaient à porter plainte.
A présent, il ne sait plus que penser. Le comportement de Sherman le laisse perplexe. Il l’avait pourtant emmené en Inde pour lui inculquer les préceptes moraux de Gandhi, mais voilà que le garçon se met à attaquer sauvagement ses camarades. Ses méthodes sont elle vraiment bonnes?
Il ignore, bien sur que la petite Penny est une peste patentée, qui a provoqué la dispute par pure jalousie, et que Sherman n’a agi que pour le défendre, lui, des insultes proférées par la gamine.
Mais de toute façon, bon père ou non, Peabody n’entend pas abandonner comme cela son fils adoptif. Il organise une soirée de réconciliation pour empêcher les parents de la fillette de porter plainte contre Sherman. Pendant que lui s’occupe de charmer ses invités, Sherman et Penny ont tout loisir de se rabibocher. Mais le seul moyen que le garçon trouve pour dérider sa camarade est de lui montrer le chronomat. Mauvaise idée, la petite peste refuse de quitter l’Ancienne Egypte, où elle compte bien épouser le Pharaon. Mr Peabody n’a d’autre choix que d’aller chercher les deux enfants avant qu’ils ne sèment trop la pagaille dans l’espace-temps.
A l’écran, cela donne une succession de voyages aussi amusants les uns que les autres, pleins d’aventures, de gags irrésistibles, de jeux de mots peabodiens et d’anecdotes historiques savoureuses. On passe de l’Egypte antique à la Renaissance Italienne, de la Guerre de Troie à la Révolution Française, en un éclair –de génie, bien sûr – et on apprend plein de choses tout en s’amusant follement.
Le spectacle est très agréable, au point de nous faire perdre complètement… la notion du temps.
Le film paraît presque trop court! C’est son seul (petit) défaut.
Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à courber l’échine devant les studios hollywoodiens, et je sais donner des coups de griffes quand il le faut, mais ce film d’animation-là m’a fait vraiment ronronner de plaisir et je surkiffe son personnage principal, bien qu’il s’agisse d’un chien.
Peut-être que je couve un truc. Il n’y a pas une épidémie de typhus dans le coin? Ou alors, c’est que je deviens un chat mature?
Plein de ronrons,
Scaramouche
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Mr Peabody & Sherman
Réalisateur : Rob Minkoff
Avec les voix de : Ty Burrell, Max Charles, Allison Janney, Leslie Mann (VO), Guillaume Gallienne (VF)
Origine : Etats-Unis
Genre : film d’animation qui a du chien
Durée : 1h32
Date de sortie France : 12/02/2014
Note pour ce film :●●●●●○
Contrepoint critique : A voir à lire
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