La nécessité d’une campagne honnête à Montreuil comme ailleurs

Publié le 13 février 2014 par Lepinematthieu @MatthieuLepine

 Article publié au préalable sur le site du Parti de gauche Montreuil.

   Il y a une semaine se tenait à Béthune le procès¹ des faux tracts du Front national. En effet, en 2012, lors de la campagne législative d’Hénin-Beaumont, le parti d’extrême droite avait conçu, puis distribué dans la circonscription, des documents attribués au candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Le but de cette manœuvre était clair, tromper les électeurs. Aujourd’hui, la présidente du FN est poursuivie pour « manœuvre frauduleuse » et publication d’un montage sans le consentement de l’intéressé. La tenue de ce procès a été l’occasion pour le co-président du Parti de gauche de lancer un appel pour des élections honnêtes. Une initiative accueillie avec enthousiasme à Montreuil, où des méthodes similaires à celles de l’extrême droite ont malheureusement fait leur apparition depuis plusieurs mois dans la campagne municipale.

   Faute de base électorale et militante, l’extrême droite ne présentera pas de candidat en mars prochain dans la commune de Seine-Saint-Denis. Malheureusement ses méthodes sont elles bien présentes sur le terrain. Intimidations, provocations, dégradations, tracts mensongers, la campagne montreuilloise est en effet depuis plusieurs mois victime d’actes antidémocratiques. Des comportements qui donnent une image déplorable d’une ville où pourtant citoyennes et citoyens aspirent aujourd’hui à davantage de sérénité.

Le paroxysme de ces manœuvres iniques a été atteint en novembre dernier avec la diffusion dans toute la ville de fausses affiches de la liste Montreuil Avenir (Front de gauche). Sur ces documents, où les faussaires avaient bien pris le soin d’afficher les logos des différentes organisations de la liste, était annoncée l’annulation du grand meeting qui devait se tenir le soir même.

Ce type de procédé est tout d’abord condamnable sur le plan judiciaire. En effet, l’article L97 du code électoral rappel bien que « ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manœuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs à s’abstenir de voter, seront punis d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 15 000 euros ».

Le code pénal stipule quant à lui dans son article 226-8 qu’« est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amendes le fait de publier, par quelque voie que ce soit, le montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne sans son consentement, s’il n’apparaît pas à l’évidence qu’il s’agit d’un montage ou s’il n’en est pas expressément fait mention ».

Au-delà de la question judiciaire, notamment sur le plan valeurs républicaines et démocratiques, ces actes sont tout autant condamnables. Car agir ainsi, c’est apporter de la confusion, c’est mépriser les électeurs et donc entretenir la défiance des citoyens envers la politique.

Le respect des montreuillois et des montreuilloises ne se discute pas. Le droit d’avoir des élections honnêtes à Montreuil, comme ailleurs, est fondamental. Car sans cela, il n’y a plus de démocratie. Quoi qu’en pensent certains, en politique, tous les coups ne sont pas permis. La confusion, la calomnie comme les provocations ou les intimidations n’ont pas leur place dans une campagne électorale.

Il y a quelques semaines, Patrice Bessac, tête de liste de Montreuil avenir, appelait localement à une campagne éthique et respectueuse des citoyens. « Les Montreuillois-es doivent être respectés : ils ont le droit à une campagne digne, dans laquelle l’affrontement politique se concentre sur le débat d’idées. Tout le reste n’est que diversion ». Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon appelle au niveau national à des élections honnêtes. A quelques semaines des élections municipales et européennes, la question de la souveraineté populaire est donc un enjeu majeur. Il est de la responsabilité des organisations politiques de s’engager, comme le fait le Front de gauche, dans ce combat pour la défense de la démocratie.

¹ Le verdict sera rendu par le tribunal correctionnel le 3 avril prochain.