Optimiser sa course à pied en triathlon version court

Publié le 12 février 2014 par Myactivasport

« Redigé par Karoly Spy, entraineur spécialisé triathlon, retrouvez un extrait du dernier sujet abordé, l’optimisation de la course à pied en triathlon (courte distance). Un sujet très intéressant que vous pourrez télécharger en version complète via le lien disponible en fin d’article. » Le triathlète actuel s’oriente vers un profil nageur-coureur avec une capacité à réaliser la partie pédestre du triathlon proche de son allure lors d’une course à pied isolée. Pour y réussir le triathlète devra être en mesure d’aborder au mieux l’enchaînement vélo-course à pied afin d’exploiter toutes ses qualités lors de la partie pédestre.

I.   La course à pied isolée

a.   Aspect physiologique

La performance dans les sports aérobies repose sur 4 facteurs (Di Prampero, 2003)
-   Le VO²max
-   La Fraction d’utilisation du VO²max (FVO²max) que l’athlète est capable de soutenir sur une distance (ou durée) donnée
-   Le coût énergétique
-   La capacité anaérobie

Les sources énergétiques

NB : Malgré sa faible proportion d’intervention, la capacité anaérobie est très importante dans la performance sur une épreuve de ½ fond (Jung, 2003 – Billat, 1996)

b.   Aspect mécanique Le déroulement de la foulée s’effectue en 4 phases distinctes [cf. tableau 1] sur un régime musculaire dit pliométrique (alternance d’une phase de contraction musculaire excentrique suivie de contraction musculaire concentrique). La phase excentrique permet l’emmagasinement d’énergie élastique qui sera restituée lors de la phase de propulsion (figure 1) Cette accumulation d’énergie est rendue possible de part la structure musculaire qui s’apparente à un ressort.

Le modèle mécanique de Hill (1938) nous éclaire sur le fonctionnement musculaire (figure 2) :
-   Composante élastique série (50% tendons et enveloppes conjonctives)
-   Composante contractile (50% au sein de la myosine elle-même)
Le modèle du ressort musculaire a été largement étudié afin d’en comprendre les mécanismes, dans le monde scientifique on parle de cycle étirement-détente.

Les critères d’efficacité du cycle étirement-détente :

-   Fréquence de forçage en phase avec la fréquence naturelle
-   Etirement bref et dynamique
-   Absence de délai entre l’étirement et le raccourcissement
-   Amortissement faible, le temps de contact du pied au sol est négativement corrélé à la performance (Hennessy & al, 2001) L’efficacité du cycle étirement-détente permet de réduire le coût énergétique par un emmagasinement d’énergie élastique (énergie gratuite) pouvant être restituée de manière optimale (Kaneko & Al, 1984). Komi & al (2006) ont étudié la différence entre le fonctionnement musculaire du Kangourou et l’homme.  La structure musculaire du Kangourou (figure 3) lui permet de diminuer son coût énergétique tout en augmentant sa vitesse de déplacement grâce à un meilleur emmagasinement d’énergie.
Ils ont développé la notion de Hopping pour expliquer la capacité du muscle à stocker de l’énergie dans ses composantes élastiques lors de la mise en tension du muscle à l’impact au sol (phase excentrique), puis de la restituer ensuite lors de la phase de contraction (phase concentrique) [figure 4].


Par ailleurs, une amélioration du cycle étirement-détente peut être envisagée au niveau de la raideur musculaire1. En effet, Jones (2004) a pu montrer une corrélation négative entre l’économie de déplacement et la souplesse. Au sein d’un groupe de coureur issu de l’élite mondiale, les coureurs les moins souples étaient les plus économiques (donc les plus performants). Les coureurs les moins souples sont ceux qui possèdent les structures musculo-tendineuses les plus raides. La raideur musculaire permet de mieux restituer l’énergie élastique emmagasinée.

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