Alors que l’eau continue à monter partout, que l’armée est dans les rues, à essayer désespérément d’arrêter les crues à coup de sacs de sable, que les anglais font montre de leur flegme légendaire et d’un grand sens de l’entraide ( les propriétaires de 4×4 par exemple s’organisent pour participer volontairement aux secours), j’ai voulu faire une petite dédicace à Vache Folette, anglaise en France.
Je suis incapable de prendre une photo correcte, ce n’est pas du flou artistique, c’est juste du flou involontaire, et encore, j’ai effacé les pires. Mais bon, voilà notre chemin pour l’école ce matin, avec tous ces détails typiquement anglais. Rien de follement excitant, juste la routine. Je tiens aussi à préciser que toutes les photos ont été prises à moins d’une heure d’intervalle, en commençant par celle où le soleil brille. Le traître. Faire une apparition flamboyante, comme ça pendant 10 minutes, tout ça pour laisser la place à la tempête!
On commence par les panneaux de ronds points, qui rappellent gentiment aux continentaux égarés qu’on tourne dans l’autre sens ici.
Les plaques de rue ensuite, blanches et près du sol ( et non, ce n’est pas ma rue!), ça change des plaques françaises. Et par la même occasion, les maisons en briquettes rouges.
Et pour compléter une adresse, après le nom de la rue, celui de la maison. Il y a tellement de plaques comme ça, sur notre chemin pour l’école, je pourrais en photographier des tonnes ( à condition de savoir prendre une photo correctement, mais bon…). On y trouve le nom de la maison ou son numéro, les décorations sont généralement des fleurs, mais ça peut aussi être du lierre, des oiseaux, ou tout ce qui passe par la tête des propriétaires.
Sur notre chemin, il y a aussi un banc, dans lequel l’Ado rentre régulièrement parce qu’il est occupé à regarder son téléphone en marchant. On ne voit pas bien, toujours grâce à mon talent extraordinaire pour prend des photos ratées, mais sur la petite plaque verte, il est écrit que ce banc a été installé pour le silver jubilee d’Elisabeth en 1977. Et oui, on ne met pas un banc n’importe quand, n’importe comment ici!
Je ne pouvais pas oublier les bus à impériale. Ils ne circulent pas dans une seule ville, mais vadrouillent gaillardement dans tout le comté. Donc, si on oublie de descendre à son arrêt, on peut de retrouver 25 km plus loin dans la ville voisine. Je ne vise personne bien sur, mais les profs de l’Ado sont tellement habitués qu’il n’est même pas collé quand il est en retard.
Il y a aussi les boîtes aux lettres, avec le E-R, qui n’a rien a voir avec une série américaine et médicale, mais veut dire Elisabeta Regina. J’ai été rattrapée par la pluie avant de pouvoir prendre en photo une vieille boîte aux lettres, qui a encore le G-R pour George VI, le père d’Elisabeth. C’est déjà un challenge pour moi de prendre des photos, alors dans la tempête, c’est impossible: soit je garde mes gants, et je n’arrive plus à cliquer, soit je les enlève et j’ai les mains gelées. Du coup, je photographie systématiquement mon pouce, tout rouge, parce que je tremble. Bref, j’aurais aussi voulu vous montrer la voiture de police à gros damiers jaune et bleu ( c’est sympa, ça fait très carnaval!), la lollipop lady, cramponnée à son panneau stop pour ne pas s’envoler, et le laitier, ces bouteilles en verre bringuebalant dangereusement à l’arrière de sa camionnette ouverte….ce sera pour une prochaine fois.