Le précédent livre de Murielle Magellan m’avait particulièrement emballé, j’en parlais ici. Je me demandais comment l’auteure allait rebondir, ce qu’elle aurait à nous offrir comme suite.
Dès les premières pages, elle confirme son talent. Nous sommes immédiatement happés dans un flux d’émotions. Les mots sortent du cœur d’une jeune femme de 20 ans, l’auteure même. Des pensées que l’on devine intimes, et qui ont la puissance du vécu. La jeune Murielle est attirée par un professeur, nettement plus âgé qu’elle. Mais dans ce milieu du spectacle, les tentations sont nombreuses, et le professeur papillonne sans vraiment s’intéresser à son élève. Ils se perdent de vue, se revoient, de fil en aiguille font un pas de plus, finissent par s’épouser et avoir un enfant.
Le récit aurait pu avoir toutefois un fil conducteur plus captivant, et être centré sur les arts dramatiques par exemple, la création d’une pièce ou autre, avec d’autres personnages à l’appui, et l’histoire d’amour en filigrane. Mais au contraire, il est porté uniquement par l’amour irraisonné et sans limite pour ce professeur. Dès lors, les 330 pages paraîtront peut-être longues et quelque peu monotones, en dépit du talent de l’auteure à en exploiter les infinis aspects. L’auteur n’échappe pas totalement au piège pourtant bien connu du mode auto-biographique : la tendance à se faire plaisir en parlant de soi, à livrer des anecdotes… Oubliant le lecteur. Pour résumer, je dirais que c’est un excellent récit, chaque chapitre pris séparément, mais il ne se lit pas volontiers d’un bout à l’autre sans pause.
N’oublie pas les oiseaux de Murielle Magellan
Date de parution : 13/01/2014