Tout juste de retour d’une tournée européenne, l’Ontarien Kalle Mattson lance aujourd’hui son troisième album Someday, The Moon Will Be Gold. Il viendra le présenter aux Montréalaises le soir de la Saint-Valentin, au mythique Quai des Brumes de la rue Saint-Denis. Entrevue avec celui qui j’espère un jour – allô Mel – mariera une de mes amies.
This is a record about hope, dit le chanteur d’entrée de jeu. A hope that things will get better.
Le jeune musicien a vieilli trop vite; il n’avait que 16 ans lorsque sa maman est morte, un vendredi. Il marchait alors pour revenir de l’école dans les rues de Sault-Sainte-Marie, Sky Blue Sky de Wilco dans ses écouteurs.
« Ceux qui connaissent l’album ou la chanson On And On And On peuvent comprendre comment j’ai pu me sentir, raconte-t-il sur son site Internet. Mon chanteur préféré chantait exactement ce que je vivais, ça semblait un signe du destin. »
Le destin lui a lancé un autre signe quelques années plus tard, loin d’être aussi rassurant : sa grand-mère est décédée en mai dernier, presque à la date d’anniversaire de sa mère. « Quand c’est arrivé, j’étais en tournée et sur le point de retourner dans ma ville natale pour trois mois, le temps de faire un peu d’argent. J’ai laissé mon groupe, ma blonde et mes amis à Ottawa et pour la première fois depuis l’âge de 16 ans, j’étais seul dans la maison de mon enfance. J’ai senti que tout ce qui me restait, c’était cet album. »
Someday, The Moon Will Be Gold est, par la force des choses, un album mature qui demeure lumineux. Produit par Gavin Gardiner des Wooden Sky, ce petit bijou de folk-rock rappelle évidemment Wilco, mais aussi Bob Dylan. Mention spéciale aux cuivres.
Le sympathique guitariste de 22 (!) ans se décrit en trois mots comme crazy, sexy, cool – on soupçonne un peu d’autodérision ici. Personnellement, je suis tombée amoureuse de Kalle Mattson en entendant au hasard la pièce Someday, qui se retrouve aussi sur son EP Lives in Between. La chanson-repeat de mon été.
Plus que du potentiel
Kalle Mattson est passé par de prestigieux festivals à Toronto et à Montréal, a assuré la première partie de Jim Bryson, The Rural Alberta Advantage et Blue Rodeo. Someday, The Moon Will Be Gold est son troisième long jeu pour citer nos parents, sans compter ses EP. « Avec cet album, j’ai enfin l’impression que je chante à propos de ce qui compte vraiment pour moi, poursuit le doux rockeur. J’aime bien dire en blague que, si j’étais un rappeur, tous les autres n’auraient été que des démos et celui-là serait mon MAJOR LABEL DEBUT. »
Kalle Mattson revient d’Europe, a tourné tout l’automne et retourne sur la route à travers le pays cet hiver, enchaînant les spectacles. On en compte 18 à l’agenda en mars.
À quoi peut-on s’attendre d’un show de Kalle Mattson? « J’espère à un bon moment, lance-t-il. Il y a des chansons en solo, d’autres en duo, d’autres full band. On essaie de toucher à tout. »
Et qu’est-ce qu’on trouve dans son iPod? Les plus récents albums de Jonathan Wilson, Cass McCombs, Arcade Fire and a lot of Snailhouse/Michael Feuerstack.
Les curieuses pourront le découvrir le 14 février au Quai des Brumes, avec Caltâr-Bateau et Wind & the Wild. Sa feuille de route complète est disponible sur son site Internet. (Surveillez notre page Facebook, nous lancerons un concours ce midi!)
P.S. Son clip Thick As Thieves a déjà été vu plus d’un million (!) de fois.