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Souvenir

Par Vertuchou

Quand pour chaque mortel se tait le jour bruyant,
Quand sur les avenues de la cité muettes
la nuit étend son ombres tamisée
et que vient le sommeil, prix des laboures diurnes, je dois dans le silence endurer longuement des heures de veille torturantes :
le repos de la nuit avive la morsure des remords, intimes des serpents ;
ma rêverie s’affole ; mon cœur, tenaillé par le spleen,
déborde de noirs sentiments ;
le souvenir, sans un mot, à mes yeux
déroule sans fin son volume
et, relisant ma vie avec horreur,
je la maudis en frémissant
Et je me plains, amer, et pleure amèrement,
mais je n’efface pas les lignes accablantes.

Alexandre Pouchkine


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