Chronique d’un polar fantastique « brut », comme « brutal » et comme « art brut »…
Scénario et de dessin de Cameron Stewart,
Public conseillé : Adulte, adolescent,
Style : Polar fantastique Paru chez ankama, le 24 Janvier 2014
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L’histoire
Sin Titulo raconte comment arrivé trop tard, après la mort de son grand-père, Alex va découvrir que non seulement celui-ci entretenait une relation avec une belle inconnue mais, en plus celle-ci faisait partie d’une bande organisée violente et particulièrement mystérieuse.
Les périples sont violents comme dans un hard boiled mais sans humour.
On se frappe pour faire mal ou tuer. C’est la réalité de la violence criminelle.
Notre héros sort brutalement de sa vie tiède pour être plongé dans un monde qu’il ne comprend pas, qu’il ne peut comprendre.
Il rencontrera des artistes, des hommes des femmes, des clochards junkies qui tous sur son chemin auront une importance. rien n’est là par hasard.
L’histoire est à la fois complexe et pourtant elle semble linéaire jusqu’à la chute.
Pendant tout le livre on est tenu en haleine en se demandant où l’auteur veut-il nous mener.
On va passer du mode polar au fantastique subrepticement presque par accident.
Ce passage rappelle Quartier lointain de Jiro taniguchi.
Un homme de 40 ans se recueille sur la tombe de sa mère, s’évanouit et se réveille avec son expérience de quadragénaire, mais dans son propre corps de garçon de 12 ans, 30 ans plus tôt.
Il est comme passé dans une autre dimension qui ne dit pas son nom.
c’est une allégorie qui lui permet de façon fort poétique d’évoquer la nostalgie, les réflexions que l’on peut se faire à cet âge ou bien en thérapie.
Quelle idée sous-tend Sin Titulo et son « passage »?
Ce mode de traitement avait été utilisé par dans la série « le prisonnier ».
Les plus de 40 ans se souviendront avec moi de cet espion qui veut prendre sa retraite.
Il est kidnappé et se réveille sur une île habitée d’ex-espions, comme lui, qui tous portent un N°.
On ne s’évade pas de cette île aux mœurs so British et pourtant le fantastique est là chaque fois qu’il cherche à s’évader. Pas de logique. Un des musts des séries télévisées.
On navigue comme dans Sin Titulo dans une atmosphère réelle et fantasque en même temps.
Spécial
Sin Titulo a été pré-publié sur le web. Cela explique ce format particulier, un peu étiré parfois. En fait c’est assez difficile à décrire. Les livres d’Alexandre Dumas, eux aussi ont été publiés dans des journaux sous forme de feuilleton. C’est une pratique assez ancienne et intéressante, car l’auteur peut percevoir en temps réel l’intérêt que provoque son oeuvre. Le résultat est vraiment encourageant pour ce genre de sport.
Le dessin
On a affaire ici a un véritable exercice de style ; Uniquement des pages de huit cases; toutes du même format sauf une page présentant Alex face à une peinture grand format. Cette page est presque une ponctuation dans la lecture.
3 couleurs : Blanc, noir et marron.
Un format A5.
Cameron Stewart aurait voulu faire plus minimaliste il aurait eu du mal. Ce parti pris est parfaitement maîtrisé et j’ai même ressenti un certain confort à sa lecture. Cela permet aussi de se concentrer sur le dessin et l’enchaînement des cases. On est vraiment au cinéma. Les personnages sont variés, expressifs. Le dessin n’est pas chargé. Je dirais que pour résumé le dessin de Cameron Stewart: l’essentiel, rien que l’essentiel.
Pour résumer
Un jeune homme découvre la vie secrète de son grand-père en maison de retraite.
Vous n’y croyez pas ? Sin titulo va vous balader dans une nouvelle dimension en vous traînant par les cheveux car, en plus c’est un polar enlevé et pimenté; attention ça pique.