Chronique : L’amitié naissante entre un garçon et un robot pourrait peut-être changer le cours de l’histoire…
Scénario de Nicolas Jean, dessin de Yann Valeani.
Public conseillé : Tout public
Style : Science fiction Paru chez Delcourt, le 22 01 2014
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L’histoire
2215. Stan, un jeune adolescent vif et futé vit totalement isolé depuis un an sur une planète désertique nommée Caldoria. Il fait partie des rares survivants humains résistant aux machines contrôlées par IAHVE, une intelligence artificielle considérant l’humain comme une menace. Stan vit dans une modeste habitation, auto alimentée en eau, électricité et nourriture, grâce à une serre et une éolienne. Son père, réquisitionné un an plus tôt par l’armé a tout fait pour assurer la survie de son fils avec cette installation. Le quotidien du garçon est assez paisible, jusqu’au jour où un imposant robot industriel vient troubler sa tranquillité. Mais par le plus grand des hasards, la machine n’est pas hostile aux humains. Tous deux se lieront d’amitié et partiront à la recherche de survivants.
Ce que j’en pense
Dès les premières pages, on est directement plongé dans l’univers du jeune garçon. On y voit un adolescent dégourdi, vivant en solitaire dans un immense espace sec et désertique. Ensuite, arrive le fameux « Rocky » grand robot mystérieux au langage humain. On est frappé par cette amitié soudaine entre l’enfant et ce géant de métal. C’est à partir de ce point de rupture que l’on s’immerge dans ‘histoire. On en apprend avantage sur le passé du héros ainsi que sur la toile de fond du récit. Les bases du scénario reprennent les poncifs du genre SF et les références sont évidentes, mais le charme opère très rapidement, notamment grâce au scénario solide et bien mené de Nicolas Jean, qui conserve constamment une sensation de menace. Cette tension sous-jacente est palpable presque dans chaque scène. Pour ma part, le suspense atteint son paroxysme lorsque Stan et Sandy (une survivante que l’on rencontrera en chemin) partent à la recherche de vivres dans un poste de ravitaillement. à ce moment précis, on ressent tout le danger que représente la domination des machines sur l’être humain. Ce premier tome met en place l’univers et nous permet de faire connaissance avec les personnages principaux. Au fil des pages, le scénariste dissémine de nombreux petits indices sur l’intrigue et nous raconte les épreuves que les humains ont dû affronter, mais aussi l’histoire de Stan, au travers de flashbacks très habilement intégrés, le tout, enjolivé par un découpage très efficace bien que classique. L’évolution de l’histoire va crescendo, on passe par tous les sentiments. Que ce soit l’humour, le suspense, l’action et l’émotion. Ce qui m’a également interpellé dans « Rock & stone », c’est la façon dont le scénariste a synthétisé le scénario. Rien n’est superflu, il va à l’essentiel, sans être trop simpliste. A la fois riche et grand public, simple et profond.
Le dessin
Que dire lorsque le dessin est tout aussi bon que le scénario ? La magnifique couverture annonce déjà la couleur. Yann Valeani a un dessin très actuel. A la fois réaliste et personnel. Je pourrais faire la même remarque que sur le scénario : rien n’est superflu. C’est vrai aussi pour la couleur. Il n’y a pas de fioriture ni de détails inutiles. Les personnages sont expressifs, leurs mouvements sont dynamiques et finement exécutés. On sent que Valeani s’est fait plaisir sur les décors qui sont souvent superbes.
Pour résumer
« Rock & stone » apporte un véritable bol d’air frais dans la SF. Malgré des bases très classiques, ce premier tome prévu en diptyque est très convaincant et particulièrement riche. On regrette déjà qu’il ne soit pas prévu sur une plus longue série, tant l’univers semble avoir beaucoup à apporter. Certains trouveront sûrement la fin très prévisible, mais personnellement, le scénario m’a tenu en haleine jusqu’au bout.