Depuis le 16 janvier, Clovis Cornillac se produit dans la salle Réjane du Théâtre de Paris dans la pièce La contrebasse de Patrick Suskïnd.
Il endosse ainsi, des années après le regretté Jacques Villeret, le costume de ce fonctionnaire de 35 ans, mais pas n’importe lequel, le contrebassiste de l’orchestre national.
Seul chez lui, cet inconditionnel de Schubert, à qui il ne faut pas parler de Wagner, soliloque à propos de son instrument qui est posé là, en plein milieu de l’appartement, et qui prend de la place.
Et grâce au vocabulaire de cet érudit de musique, à la mise en scène dynamique de Daniel Benoin, au décor rempli de surprise de Jean-Pierre Laporte, et au grand talent du comédien, nous voilà transportés dans le monde de la contrebasse et dans la tête de l’artiste.
Pourquoi avoir choisi cet instrument ? Son histoire à travers les siècles, l’amour qu’il lui porte, et à l’inverse la haine également, que ressent-il en étant dans les derniers rangs de l’orchestre ? Est-ce un instrument qui aide avec la gente féminine ? Voilà tant de points abordés ici.
Et il n’est pas besoin d’être un expert en musique, ou en contrebasse, pour profiter pleinement de la pièce car le texte est bien écrit, compréhensible, rempli d’humour, un peu noir, et magistralement interprété.
Clovis Cornillac est parfait dans ce registre de la folie douce, faisant passer son personnage par d’innombrables sentiments, seul face au public, étant toujours crédible et touchant, et il va même jusqu’à nous jouer quelques notes sur l’instrument.
Une vraie performance qui mérite son succès et que nous ne pouvons que vous inciter à découvrir par vous-même.
La contrebasse, Théâtre de Paris, Salle Réjane, du mardi au vendredi à 21h et le samedi à 16h et 21h, jusqu’au 8 mars inclus.