Lissac, l'enseigne haut de gamme du groupe, généralise un service de lunettes personnalisées qui n'existait que dans un seul magasin, via un système de modélisation de paires, et d'impression de prototype en 3D.
Impression à la demande, personnalisation... L'opticien Optic2000 s'est emparé de l'engouement pour l'impression 3D, et lance un service permettant de diffuser à plus large échelle un service de création de lunettes personnalisées qui n'existait pour le moment que dans une seule boutique. Le dispositif, lancé aujourd'hui, permet de créer son propre modèle de lunettes, puis de recevoir un prototype imprimé en 3D. Ce dernier donne la possibilité d'avoir une véritable idée du produit final, et de sa pertinence avec son visage, puisqu'il s'essaie comme une paire classique. Si le modèle convient, alors le produit définitif est réalisé. Concrètement, il faudra se rendre dans l'un des magasins Lissac, où un opticien prendra un maximum de détails sur la physionomie du client, ses goûts, ses attentes sur un modèle. Le tout sera envoyé dans une base de données centralisée, consultée par le designer basé à Paris. Celui-ci pourra alors dresser le plan du modèle qu'il envisage pour le client. Ce dernier est envoyé à l'atelier central de Clamart, qui imprime une paire prototype à partir du dessin.
Un service préexistant, mais dans une boutique unique
"Les modèles proposés correspondent généralement aux attentes du client en ce qui concerne la forme. S'il y avait des changements, il est possible de réimprimer un prototype, sans problème", explique à L'Atelier Marc Klein, le Directeur d'enseigne Lissac. "C'est pourquoi il vaut mieux imprimer directement en fonction du plan, afin de proposer un service plus rapide". Le client est alors convoqué en magasin, et peut essayer son modèle. Les derniers ajustements sont alors réalisés sur le plan, avant signature du bon de commande si l'individu est satisfait du projet. "Une fois que tout est validé, le plan est envoyé, et une fraiseuse à commande numérique installée également à l'atelier dégrossit le travail en sculptant une ébauche du modèle. Celui-ci sera ensuite finalisé en atelier", ajoute Marc Klein. Le projet initial, lancé en 2011 sous le nom de La Mezzanine, n'existait à présent que dans le magasin de Paris Opéra. Le service étant assuré une fois par semaine par Damien Fourgeaud, le designer qui continuera aujourd'hui de créer les différents modèles qui seront désormais demandés dans toute la France. "Il aura fallu un an et demi de l'idée au concept", souligne Yves Guénin, secrétaire général du groupe Optic 2000.
L'impression 3D pour industrialiser un service personnalisé
Fait intéressant : le service La Mezzanine lui-même est issu d'un projet de lunettes personnalisées proposées au départ uniquement à des fins médicales. "Finalement, nous sommes passés du secteur médical à la personnalisation pour tous, mais en un lieu unique. L'imprimante nous permet d'industrialiser le processus". Le bémol, c'est que pour le moment, l'initiative requiert plusieurs aller/retour, puisque le modèle est imprimé à l'atelier, puis envoyé au magasin. Même si l'envoi est rapide (24 heures selon les responsables du projet), il faut attendre avant de voir le prototype, et faire deux passages en magasin. Si le service prend, on peut néanmoins imaginer une généralisation, avec l'implantation de plusieurs imprimantes dans une zone. Reste que l'idée est intéressante : elle consiste à s'emparer d'une technologie encore émergente pour améliorer et accélérer un business model préexistant. Le tout, en se reposant sur une technologie très populaire et dont le nom seul est susceptible d'attirer le public.