François Loncle en compagnie de Bernard Amsalem, président de la FFA.
Dans un billet récent consacré aux jeux olympiques d'hiver, j'ai rappelé que Pierre Mendès France avait été le seul député français à voter contre la participation de notre pays aux jeux de Berlin en 1936. J'interpellais les députés et m'interrogeais sur le fait qu'aucune d'entre eux n'a soulevé la question de la participation de la France aux jeux olympiques d'hiver en Russie eu égard au comportement de Vladimir Poutine et de son gouvernement, à la fois en Russie et à l'extérieur de ce pays. François Loncle répond à mon interrogation. « J’aime aussi le sport et j’aime les Jeux olympiques. En même temps, je suis conscient des dérives auxquels le sport donne lieu et de son instrumentalisation par certains régimes politiques. Pour autant, fallait-il boycotter Sotchi ? Je ne le pense pas. C’est tout à l’honneur de Pierre Mendès France d’avoir été l’unique député français à avoir voté contre la participation de son pays aux Jeux de Berlin. Mais les circonstances historiques sont radicalement différentes. Sotchi 2014 n’est pas Berlin 1936. Poutine n’est pas Hitler. Même si c’est loin d’être un parangon de vertu démocratique, le président russe n’est ni un exterminateur raciste ni un génocidaire antisémite. Quant aux Jeux de Berlin, on peut se demander si le fabuleux Jesse Owens n’a pas largement contribué, par ses victoires éclatantes, à lutter contre toutes les discriminations et à révéler l’ineptie de l’idéologie nazie. Le boycott par les Américains des Jeux de Moscou en 1980 et par les Soviétiques des Jeux de Los Angeles en 1984 n’a servi strictement à rien. Ce n’est pas en boycottant mais, au contraire, en prenant part aux Jeux olympiques que l’on peut faire bouger les choses. D’autant plus que la défense des droits de l’homme, ici, là-bas et partout dans le monde, peut aujourd’hui s’appuyer sur des outils informatiques performants, comme les smartphones, les réseaux sociaux, les blogs. Malgré l’admiration, l’estime et l’amitié que je porte à Pierre Mendès France, je ne suis pas son perroquet. » François Loncle Député de l’Eure