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10 chansons… pour se tirer une balle un 14 février en solo

Publié le 12 février 2014 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

gaufrettesMaintenant que je suis bien partie pour fêter ma première St-Valentin en couple à base de glamour – auparavant, j’avais quand même réussi à casser mon précédent couple le 27 janvier pour le reprendre le 20 février exprès pour ne pas passer par là –, je pense aux années précédentes où je me plaignais du dégueulis de cœurs et de marketing à base de rose bonbon. Je m’en plains toujours, croyez-moi, la preuve qu’être en couple n’influe pas sur la perception du marketing de l’amour.

Et puis, lundi soir, en rentrant chez moi après une session d’orchestre un peu tendue, j’ai ouvert Spotify et j’ai entendu une pub qui m’a faite hurler de rire : le service proposait une playlist de 10 heures (placement produit pour le concurrent) de musiques sirupeuses à écouter à deux pour cette soirée du 14 février. Un bonheur absolu fait de kitsch et de concepts éculés. Ca m’a donné envie de penser à mes ami(e)s célibataires et de faire une contre-playlist de morceaux à ne pas écouter quand on est seul ce soir-là.

Chris Armstrong & Elizabeth FraserThis love

Testé et approuvé par votre aimable servante. Il y a quelques années, j’ai pris un verre le soir de la St-Valentin avec quelques potes, dont un couple qui s’engueulait en public. Je suis rentrée chez moi en partie à pied, et en traversant la Seine sur un pont, cette chanson s’est glissée dans mes oreilles. Malaise. J’ai repensé à ce couple, à ma solitude et à celle de mes potes, bref, alors qu’on pensait passer une soirée « joie de vivre entre amis », j’ai fait un sale bad trip rien qu’en écoutant cette chanson. Par conséquent, si vous n’avez pas envie de penser à la morue qui vous a piqué votre ex ou à votre petite sœur enceinte qui vous nargue, je vous déconseille fortement l’écoute de cette chanson.

London Grammar – Wasting my young years

Attention, on passe quand même un cap dans la chanson dépressive. Elle fait le même effet que la chanson précédente, d’autant plus qu’on retrouve le même combo musical du piano omniprésent conjugué à une voix féminine d’un autre monde. Mais, de surcroît, elle ne parle même pas d’amour, ce qui, je pense, est encore plus grave. L’effet de l’écoute est notamment garanti lorsqu’on est âgé de 35 ans ou plus et qu’on se retrouve à appeler sa mère parce qu’on n’a aucune copine qui répond au téléphone. On en vient alors à justement regretter d’avoir gâché ses jeunes années.

MiossecTant d’hommes (et quelques femmes au fond de moi)

Je vous dirais bien que tout l’album Baiser est à proscrire en cette douce soirée, mais Tant d’hommes… a ceci de particulier que les paroles sont d’un glauque pas possible. Extrait : J’aimerais bien me baiser moi-même, me dire des cochonneries tout bas. Crois-tu que c’est pareil ou encore mieux qu’avec toi ? Bref, à l’image de ses deux premiers albums, Miossec nous montre une image superfestive de la solitude, de bon goût pour la St-Valentin.

KyoJe saigne encore

Le 14 février n’est pas vraiment la soirée pour fouiller vos CD d’il y a 10 ans pour faire remonter votre période emo honteuse – vous savez, l’époque où vous ne portiez que du noir, où vous vous faisiez des fausses dreads pour faire oublier que vous ne vous laviez pas les cheveux et où vous noyiez vos larmes dans le khôl dégoulinant. Non seulement vous trouverez que Kyo était finalement à chier, mais en plus, vous allez saigner encore (des oreilles) puisqu’ils sortent un nouvel album prochainement.

Brandy & Monica – The Boy is mine

Pour peu qu’un jour, vous vous soyez retrouvé à partager votre conquête avec une autre personne, à moins que vous soyez super open sur le polyamour, toussa, cette chanson va réellement vous foutre le seum, et bien. Ces deux jeunes (à l’époque) chanteuses de R’n’B, comme vous, savent très bien que cette conquête et surtout ce combat de volailles ne servent à rien, mais quand on se retrouve dans cette situation, on n’y peut pas grand-chose et on se sent très con a posteriori. Ceci rend la chanson ultra-énervante, bien plus que sa mélodie sirupeuse.

Destiny’s Child – Independant Women

Ouais c’est ça, les femmes sont indépendantes, toussa, mais PUTAIN, QUI VIENT ME FAIRE UN CÂLIN, BORDAYL DE CUL ? Ceci est la réaction d’une personne lambda à bout de nerfs qui écoute exprès ce morceau de Destiny’s Child sous prétexte d’une quelconque application de la méthode Coué. Marche aussi très bien avec Girls (Who Run The World) de Beyoncé seule et Toute seule de Lorie (qui est de surcroît énervante autrement que le soir de la St-Valentin).

Léo Marjane – Seule ce soir

Le répertoire français des années 1920-1940 regorgent de ces petites pépites, de ces chansons qui te mettent une chape de plomb sur la tête alors que tout allait bien dans ta vie. J’aurais pu citer des chansons de Lucienne Delyle, Berthe Sylva – la chanteuse préférée de ma grand-mère paternelle – ou encore Fréhel. Mais cette chanson a la particularité de montrer une certaine passivité face à la situation (Je suis seule ce soir avec mon rêve…) qui donne envie à n’importe qui d’aller, au choix, la forcer à aller prendre un verre au bar ou la pousser par sa fenêtre.

Céline Dion – All by myself

Cette version est privilégiée par rapport à celle d’Eric Carmen, puisque rendue populaire par Le journal de Bridget Jones. Justement, un 14 février en solo, on devrait pourtant penser positif et ne pas s’apitoyer sur son sort comme le fait Bridget dans le film. En plus, Céline elle-même n’est même plus foutue capable de la chanter autrement qu’en playback, preuve s’il en est qu’il faut vraiment arrêter avec cette chanson, n’importe où, n’importe quand, n’importe comment.

Adrienne PaulyJ’veux un mec

En l’occurrence, tout le monde le sait, que vos gonades crient famine. Ce n’est pas non plus une raison pour le crier sur tous les toits. Ce n’est pas pour faire du slut shaming – je suis passée par là, hein –, mais tout ce que vous obtiendrez, c’est un tocard qui voit l’occase de tirer son coup discrètement ou une meuf assez honteuse pour que vous vouliez la virer de votre lit une fois l’affaire réglée. Bof.

Claude-Michel Schönberg – Le premier pas

Je sais, je fais une redite, mais cette chanson est tellement effrayante qu’elle est devenue mon ultime repoussoir. Alors oui, Claude-Michel fait le mec poli qui ne fait pas partie de la #TeamHarcèlementDeRue – c’est tout à son honneur –, mais cette montée psychopathique à la Damien Baiser en dit long sur les réelles intentions du mec et ses dysfonctionnements relationnels. Après écoute de cette chanson, Mesdames et Mesdemoiselles, vous apprécierez n’importe quel Tsss t’es charmante ! Ca te dirait, une glace à la menthe ? EH VAZY REPONDS SALOPE ! (en tout cas, je suis comme ça : j’aime les gens frontaux qui avancent de suite leurs intentions).

Une dernière petite remarque : cette playlist vaut aussi pour les personnes en couple, car on peut être amoureux et ne pas supporter ces chansons. Mais après 30 ans de célibat actif au 14 février, j’avais envie de rendre la pareille à tous les célibataires qui, comme moi, ne supportent pas cette célébration démonstrative de l’amour. Sur ce, je vous laisse avec Orelsan et Gringe, j’ai des Knacki-balls dans le micro-ondes, de la Despé au frais et les Victoires de la musique à live reporter avec Le Chevalier.



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