"De prime abord, impossible de faire confiance à un médicament. Ce n’est pas une personne. A la place, on fait confiance aux personnes qui nous l’ont prescrit, fourni, rendu possible. Mais alors quel geste immense. Derrière mon inhalation de tout à l’heure, le premier pas est facile : avoir confiance en mon médecin traitant, dans mon cas c’est très simple. Mais encore faut-il en avoir un. Aux étapes suivantes le processus se corse. Un médicament est un produit industriel et son fabricant aussi je vais devoir le considérer comme compétent, honnête, fiable. Lui ou les instances qui le surveillent. Vous voyez la foule augmenter ? Attendez : un médicament est le produit de la démarche scientifique. Il faut ajouter à cette foule les chercheurs, les éditeurs de journaux, les instances de financement de la science.Tous ces gens, comment savoir si l’on a raison de leur faire confiance ? Pas étonnant que tant de personnes arrêtent leur traitement dès qu’elles ne peuvent plus constater en direct qu’il les aide. Alors oui bien sûr, si je n’avais pas vu un effet immédiat j’aurais persisté, moi. Mais je sais comment fonctionne la science et je mets sans hésiter ma vie dans ses mains. Je sais aussi que nous faisons tous cela à chaque antalgique, à chaque ascenseur. Pour qui n’en a pas conscience, la difficulté est pourtant réelle..."
Et même si je vous l'ai déjà mis dans le billet sur la mammographie, je ne résiste pas à vous remettre le lien (dans le même numéro) de l'excellent édito de Bertrand Kiefer sur le Swiss Medical Board.
Bonne lecture, et venez nous dire ce que vous en pensez!