J'ai lu ce roman dans le cadre d'une lecture commune. Grande première de l'année. Je ne connaissais ni l'auteure ni le roman.
"Les gens que nous avons aimés ne seront plus jamais où ils étaient, mais ils sont partout où nous sommes." Alexandre Dumas.
Joli roman, émotionnellement chargé, et plein d'humanité. Pas original pour deux sous avec quelques maladresses dans le style un peu gênantes au début mais la trame prend vite le dessus; et même si c'est imparfait, le roman reste magnifique.
Julie, caissière désabusée et harcelée par son patron, rencontre, à sa caisse, Paul, la cinquantaine bien tassée. Il l'invite à déjeuner. Elle accepte. Il l'invite en Bretagne pour se ressourcer. Elle accepte. Ils ne feront pas le voyage seuls: elle part avec son fils, Ludovic, 3ans dont le papa est parti. Et Paul sera accompagné de son fils Jérôme, trentenaire, veuf, médecin cynique et toujours de mauvaise humeur. Le quatuor détonnant part ainsi en Bretagne: ils apprendront à se connaître, parler d'eux. Ils poseront leurs valises et chacun ouvrira les vannes.
A l'issue de ce voyage, un drame les touchera de très près et les soudera à jamais. Chacun, à sa façon, essaiera de continuer à vivre après ça. Nouveau départ, nouveau défi: celui de la survie.
Mon résumé s'arrêtera là car je vais trop en dire... Et, il faut moins parler et plus lire.
Je placerai ce roman dans la continuité des Anna Gavalda... Entre Ensemble c'est tout et La Consolante.
"Nourris ta vengeance pour qu'elle soit éclatante le jour venu!" On voit vraiment un lien de parenté entre le Philibert de Gavalda et Paul de Ledig, tous deux bienveillants et fédérateurs. Camille (Ensemble c'est tout) et Julie (Juste avant le bonheur), toutes les deux paumées, timides mais avec un caractère bien trempé, fragiles et fortes à la fois. Franck (A. Gavalda) et Jérôme (A. Ledig), râleurs mais tendres, avec une histoire compliquée.
Le fond est quasiment identique: la relation Humaine et solidaire de 4 estropiés de la vie;
"Tu peux tendre la main à quelqu'un mais tu ne peux pas le sortir du trou dans lequel il s'enfonce s'il ne prend pas la main que tu lui tends. A moins d'y tomber avec lui, ce qui ne résout pas les choses. On est à deux au fond du trou, mais on est quand même au fond du trou."
Une jolie équipe de bras cassés qui tente de se relever après les coups du sort." Croire en quoi?- En la force qu'on a tous au fond de nous quand il est question d'une autre vie que la nôtre."
"Beau Malheur", comme dirait
Emmanuel Moire
"Je pense souvent à [lui]. J'y pense chaque jour. A chaque aube et à chaque crépuscule. Il est dans un souffle du vent, dans un rayon de soleil, dans la trajectoire d'un papillon. Il est partout où je suis. J'y pense parfois avec joie, parfois le cœur serré. Il est en filigrane, entre mes pensées et le reste du monde, pour toujours. Au fond de moi, tout au fond, bien au chaud, quoi qu'il arrive."