C'est le livre qui...

Sur Facebook, j'ai lu une question: "Quel est le livre qui a changé votre vie?"Comme une idiote, j'ai réfléchi à la question. je me suis plantée devant ma bibliothèque, cherchant en vain une réponse qui n'est pas venue. Il y a tellement de livres qui ont été marquants! Ont-ils pour autant changé ma vie? Démultiplier cette grosse question insoluble sera donc le sujet de cet article.



Le Petit Chaperon Rouge est le livre qui m'a donné envie d'apprendre à lire. J'adorais cette histoire. A force de l'entendre, je la connaissais par cœur. Si bien que je faisais croire à tout le monde que je savais lire.
 "Le petit cochon et son parapluie" est le livre qui a été le plus feuilleté quand j'étais petite. J'ai oublié le titre exact. Evidemment, j'ai voulu le retrouver; et Blondie Blondasse a tapé dans le moteur de recherche: "livre cochon". Forcément, je ne pouvais pas trouver un livre pour enfants.
La Punition (livre jeunesse- de ma jeunesse) est le livre qui m'a redonné goût à la lecture. J'avais 10 ans. j'avais lu énormément jusqu'alors (des romans de jeunesse mais pas que.. J'aimais tirer au hasard un roman dans la bibliothèque maternelle pour le dévorer en quelques heures...) et un jour: "black out" livresque. Je n'avais plus envie de lire. Cela a duré à peine un an. Et puis un jour, j'ai pris ce mini livre pour me réhabituer à lire et il m'a plu donc j'ai repris le chemin de la Lecture. (là aussi, j'ai voulu rechercher le livre "la punition" chez Mr GOOGLE et je suis tombée sur une couverture SM!)

Les fleurs du mal de Baudelaire est le premier recueil de poésie qui m'ait été donné à lire. Première Littéraire. Mauvais souvenirs. En le relisant plus tard, j'ai beaucoup aimé.
L'Amour la poésie de Paul Eluard est le premier recueil de poèmes qui m'a donné goût à la poésie.
A la lumière d'hiver de Jaccottet est le livre qui fait référence à une jolie période de ma vie et qui m'a apaisée.
L'Herbe bleue de Béatrice Sparks est le livre qui a étonné mon prof de français quand je lui ai dit ce que je lisais. J'avais onze ans et j'étais en sixième.
Nadja d'André Breton -étudié en Terminale- est le livre qui m'a fait découvrir et aimer le Surréalisme. Cette découverte a fait que j'ai croisé littérairement parlant la route de Louis Aragon. Si Nadja et André Breton ne m'avaient pas fait découvrir le surréalisme et Aragon, aurais-je effectué deux mémoires sur mon Louis Adoré?
 Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux est le livre qui m'a permis de renouer avec la Littérature Classique et surtout le théâtre... lors de ce bel été 2001, période charnière entre l'année de seconde (cette année sans examen, cette année où tu finis plus tôt grâce aux Premières et Terminales qui ont le bac, cette année où le mot "été" avait encore un sens...)

Le Paysan de Paris d'Aragon est le livre qui est le plus annoté. Fluoté, encadré, souligné, écrit en marge.
 Dora Bruder de Modiano est le livre qui m'a bouleversé. En juin dernier, j'ai fait passé des oraux et j'ai interrogé une élève sur un extrait de cette œuvre. Elle connaissait le roman sur le bout des doigts, et m'a tout simplement donné envie de le lire.
Au secours pardon de Beigbeder est le livre qui m'a le plus dégoûté, qui m'a donné la nausée. Je ne l'ai pas trouvé très sain.
Du côté de chez Swann de Proust est le livre qui a laissé une empreinte indélébile. Tout est tellement proustien. Il y a beaucoup d'instants vécus, de paysages vus dans mon plus banal quotidien qui me rappellent en permanence cet auteur.
La Cinquième saison de Philippe Delerm est le livre que j'aurais aimé écrire.

Vie et opinons de Tristram Shandy de Sterne est le livre qui m'aura demandé le plus de patience. Un vrai labyrinthe. On se perd dans ces longueurs. Il faut le lire d'un trait pour ne pas perdre le fil. Je m'y étais remise à six fois.
Les Enfants de la Liberté de Marc Lévy est le livre qui m'a fait beaucoup pleurer.
Avril Brisé de Kadaré est un livre qui a été acheté par curiosité: sur un timbre albanais, j'ai vu le nom de Kadaré. Par curiosité, j'ai acheté un de ses romans: Avril Brisé. Puis, j'en ai acquis un autre, puis un autre et encore un car j'adore le style de cet auteur.
Le livre du rire et de l'oubli de Kundera est le livre qui fait tache -physiquement parlant- dans ma bibliothèque. Seul livre de la NRF qui soit rouge brique. (oui, oui, mes livres sont classés par édition pour "unifier" le tout, et par ordre alphabétique pour mon cerveau psychorigide).
Ce que je sais de Vera Candida est le livre qui fait tache -littérairement parlant. Dès que je le vois, je me dis: "pourquoi ai-je été acheté cette merde?"
Le fils de Rostain est le livre qui a été aussi anxiogène que poignant.
 Les yeux jaunes des crocodiles de Katherine Pancol est un livre qui a été lu dans une voiture entre deux cours sur un parking de supermarché. (L'ambiance avec mes collègues n'était pas saine, sereine ni détendue alors je m'exilais loin de la salle des profs et de l'établissement.)
Voyage au bout de la nuit de Céline est le livre qui devrait figurer dans ma bibliothèque. Mais je ne veux pas qu'il y figure.
Frankenstein de Mary Shelley est le livre qui m'emmerde  m'agace au plus haut point. J'ai voulu le lire car je n'en connaissais que des extraits. J'aurais dû me contenter de ces passages que j'adorais. L'œuvre entière est imbuvable.
Voilà voilà...