Portrait de Juan Manuel Fangio

Publié le 11 février 2014 par Histoiredusport @Histoire_sport

5 fois champion du monde de Formule 1 entre les années 50 et 60, Juan Manuel Fangio est considéré comme l’un des pilotes les plus doués mais également les plus téméraires de l’histoire de la Formule 1. Portrait d’une légende du sport automobile.

Juan Manuel Fangio : des carreteras à la Formule 1

Argentine, 1995. Juan Manuel Fangio décède des suites d’une pneumonie. 3 jours de deuil national sont décrétés dans le pays.

C’est que Juan Manuel Fangio est une légende dans son pays. 5 fois titré champion du monde de Formule 1, il est sans conteste le plus grand pilote argentin de tous les temps.

Ce n’est qu’après ses 25 qu’il se découvre des qualités de pilote dans les carreteras, courses routières populaires à l’époque en Argentine. Il s’agit de courses sur des routes sinueuses et longues de plusieurs milliers de kilomètres qui nécessitent de grandes qualités de pilotage et une endurance assez exceptionnelle.

Néanmoins, la guerre qui s’est déclenchée sur le continent européen fragilise l’économie Argentine et les courses sont abandonnées. Fangio se voit alors contraint et forcé de troquer son habit de pilote pour celui de mécanicien.

Il remporte après guerres des succès sur les temporadas qui lui assurent une place dans une voiture en Europe. Il décroche un volant pour le premier championnat du monde de formule 1 à bord d’une Alpha Roméo 158 en 1950. Dès sa première saison en F1, il impressionne par ses qualités et ses prises de risques. Malgré des victoires de grande classe, plusieurs pannes mécaniques lui coûtent la victoire à la fin de sa première saison.

Les premiers titres de champion du monde

Il remporte avec cette même écurie le championnat du monde la saison suivante.

Face à la domination des Ferrari qui ne lui permet pas de remporter aucun des deux championnats suivants, il s’engage chez Mercedes. Avec l’écurie allemande, il remporte facilement son deuxième titre de champion au volant de la Mercedes-Benz W196, puis un nouveau titre la saison suivante malgré la montée en puissance du pilote Ferrari Alberto Ascari.

Après deux saisons ponctuées par des victoires écrasantes de Mercedes, l’écurie annonce son retrait de la compétition. Alors qu’il approche déjà les 40 ans, et qu’il pense très sérieusement à prendre sa retraite après une carrière bien remplie, il s’engage néanmoins chez Ferrari, pour une saison qui le verra une nouvelle fois couronné champion du monde, sa quatrième couronne mondiale.

Dernier titre de Fangio et retraite

Il choisit ensuite de s’engager chez Maserati pour un dernier challenge. Au terme d’une énorme saison où il rafle plus de la moitié des victoires de la saison, il remporte un cinquième et dernier titre de champion du monde. Il réalise en Allemagne lors de son dernier grand prix l’une des courses les plus mythique de l’histoire du sport automobile.

Avec un retard de plus de 45 secondes sur la tête à la mi-course, il entreprend une remontée fantastique. Établissant à chaque tour un nouveau meilleur temps en course, il revient inexorablement sur la tête, composée des Ferrari de Collins et Mike Hawthorn. Il s’adjuge la dernière victoire de sa carrière, à 47 ans et après 5 titres de champion du monde.

« Faire son Fangio »

Le pilote argentin remporta donc 5 titres de champion du monde avec 4 écuries différentes, ce qui demeure encore aujourd’hui un exploit inégalé.
Les qualités du pilote ont également fait sa légende. Dans des monoplaces en rien comparables à celles d’aujourd’hui, Juan Manuel Fangio a su démontrer des qualités de pilotage exceptionnelles. A l’image d’un Ayrton Senna quelques décennies plus tard,
il était un pilote qui n’avait pas froid aux yeux et qui prenait des risques parfois inconsidérés.
C’est pour cette raison que l’expression « faire son Fangio » est apparue dans la langue française, pour désigner quelqu’un prenant des risques dans une situation donnée.
Le plus invraisemblable dans cette histoire, c’est que Fangio obtint son permis de conduire à 50 ans, soit après sa retraite et surtout 5 titres de champion du monde !

Crédit photo: Wikipédia