Souvenez-vous, c'était en 2012, quelques mois seulement après l'élection de François Hollande, Jean-François Copé, alors en campagne pour la présidence de l'UMP, faisait le choix de rester dans la droite ligne de la campagne réactionnaire de Nicolas Sarkozy. Ainsi, il pointait du doigt les supposés prosèlytes de l'islamisme, racontant qu'une femme était venu le voir parce que des hommes, musulmans donc, avaient confisqué le pain au chocolat à la sortie de l'école, sous prétexte qu'on ne mange pas durant le Ramadan. De tels faits seraient évidemment choquant, sauf qu'il n'est à aucun moment venu à l'esprit de Jean-François Copé que cette année-là, le Ramadan se déroulait en aout, pendant les vacances scolaires donc.
C'était donc un flagrant délit de mensonge à des fins purement populistes, histoire de surfer un peu plus sur la vague anti-islamiste qui sévit dans notre pays. Mais faute d'avoir été suffisamment vilipendé par les médias, une fois de plus aux abonnés absents, ou par la classe politique, Mr Copé se sent pousser des ailes et donc libre de récidiver.
C'est ce qu'il vient de faire en jugeant qu'un livre pour enfant était dangereux pour nos têtes blondes parce qu'il était selon lui proche de la fumeuse théorie du genre. D'autant plus dangereux, expliquait-il que ce livre figurerait selon lui dans les listes du Centre National de la Documentation Pédagogique (CNDP), et donc de ce fait conseillé aux instituteurs. Non seulement on est en droit de s'interroger sur les compétences de Mr Copé en matière de littérature jeunesse, mais en plus il s'agit une fois de plus d'un mensonge (on peut le vérifier ici).
Une fois de plus, Mr Copé démontre qu'il est indigne de la République et indigne de diriger un grand parti politique. Le plus drôle dans tout cela et que depuis son intervention, le livre bat des records de ventes. Je me permettrai donc de lui suggèrer quelques auteurs à mettre à l'index, histoire que nos étudiants ne restent pas idiots : Marx, Sartre, Todd, Bourdieu, Badiou, etc.