Poutine envahit l'Ukraine le 05 mars 2014

Après-Sochi: Poutine envahit l'Ukraine le 05 mars 2014

Logismes:

1. Les forces morales en présence: L'américain Gargantua et le russe Pantagruel en confrontation.
2. Les forces militaires en présence: 5 armées et 5 bonnes raison pour envahir l'Ukraine.
3. Les préliminaires stratégiques: Coïncidence de l'objectif, du "moment venu" et du prétexte, pour Vladimir Poutine.

1. Le Gargantua américain et Pantagruel Russe: les forces morales en présence.

La bureaucratie tourbillonaire européenne sera déclarée en partie responsable de l'avancée, en ce début mars 2014, du Pantagruel russe (Vladimir Poutine) sur le territoire de l'Ukraine, territoire dont la fière nation russe a absolument besoin, au Sud.
Car le Gargantua américain, toujours avide d'avancer ses pions à bon compte, tente, par une grande enjambée au-dessus des territoires du Conseil européen, de prendre moralement pied dans le grenier à bonnes occases ukrainien.
Il est si facile, pour l'Amérique de tranquilliser au formol des droits de l'homme les dizaines de chefs européens, quitte ensuite à ne distribuer en retour à ces momies confédérées que de l'écoeurement.

Et de l'écoeurement, en voici:

"Que l'Union Européenne aille se faire foutre", a affirmé en ces mots la diplomate étatsunienne Mme Nuland, avant le début des jeux de Sochi. Cette déclaration est le signe de l'incroyable outrecuidance de la diplomatie américaine.
Pour la petite histoire, la secrétaire d'état adjointe en conférence de presse, ajoute même au lieu de s'amender que l'enregistrement (russe) de sa propre conversation téléphonique a été réalisée en haute fidélité !

En conclusion,

l'Ukraine de l'impitoyable Ianoukovitch, pays tout neuf mais sans force au milieu du Gargantua américain et du Pantagruel russe, n'a pas besoin pour son avenir de la foire bureaucratique européenne, de son manège enchanté de chefs, d'institutions politiques et de représentations militaires multiples.

2. Les forces militaires en présence

La Russie va envahir l'Ukraine, parce que l'Otan est un mirage.

1988: un avion polonais du Pacte de Varsovie franchit la frontière de la République Fédérale d'Allemagne comme un drône -le pilote s'étant apparemment éjecté- .
L'Otan perçoit la menace, mais curieusement ne réagit pas: elle ne fait pas décoller ses avions, devant ce qui est probablement, d'un point de vue militaire, un cheval de Troie (ailé) porteur de l'arme nucléaire. Les Allemands de l'Ouest ne bougent pas non plus ! Alors l'appareil poursuit tranquillement sa route en direction de Bruxelles et Paris et franchit donc l'espace aérien belge. Les Belges restent endormis !
Cette histoire sans fin trouve pourtant son épilogue: les Français, à ce moment-là, reconnaissent enfin la menace, et font décoller quatre chasseurs-intercepteurs pour abattre l'intrus. Mais l'avion à l'étoile rouge s'écrase en Belgique, juste avant la frontière française, sur une maison de Kooigem, en Flandre occidentale. Un étudiant y perd la vie. La Russie s'excuse, l'Otan retourne à son macramé.

Jamais, ni aujourd'hui ni plus tard, l'Otan n'interviendra pour affronter directement les troupes de la Fédération de Russie.

La Russie va envahir l'Ukraine, parce que l'Onu est un épouvantail.

Le bras droit de l'épouvantail onusien indique des évidences... que tout le monde peut voir: "tiens, déjà 136 000 morts en Syrie". Et son bras gauche est est tendu vers le pantalon des contribuables européens, les bourses qui financent son siège social...aux Etats-Unis.

Jamais, ni avant avec la Société des nations, ni maintenant, l'Onu n'a été de la moindre efficacité militaire.

La Russie va envahir l'Ukraine, parce que l'Europe est planquée aux abris.

Son corps d'armée est de 50 000 hommes, au point même d'avoir fait hurler de rire l'Angleterre. Les généraux des nations multiples obéissent plus aux programmes d'espionnage américains et donc à Obama, qu'à leurs chefs civils. L'europe servira de champ de bataille, car l'Oncle Sam envoie déjà ses drônes sur l'Ukraine, par l'intermédiaire de sa complice Albion.

La Russie va envahir l'Ukraine, parce que l'Ukraine est une armurerie à l'abandon.

Ce grenier à blé de l'ex-Urss possédait et possède encore la moitié des armes légères, des tanks et des vaisseaux de guerre de l'union Soviétique, disparue il y a 25 ans. Les silos bourrés d'armes sont enterrés dans tout le pays. Les armes sont anciennes, mais un fusil AK 47 peut fonctionner aujourd'hui comme dans 100 ans.
L'armée de Ianoukovitch contient un corps d'élite de 100 000 hommes, curieusement en arrêt de maladie.

La Russie va envahir l'Ukraine, parce que la Russie est abandonnée dans son coin.

Le comportement des chefs occidentaux fait comprendre à Vladimir Poutine qu'il ne peut pas compter sur de nouveaux amis puisque ceux-ci ont refusé l'invitation de février à Sochi. La présidence russe à besoin de d'arrimer la nation à une cause, puisqu'on lui refuse sa légitimité, malgré l'organisation fabuleuse des jeux d'hiver. Et elle va trouver son expression en Ukraine, en ce début mars 2014.

3. L'objectif est défini, le moment s'approche et le prétexte est déjà trouvé.

Déjà en décembre 2013, le président Ianoukovitch d'Ukraine a été sommé par Vladimir Poutine de ne pas intervenir contre les manifestants de Kiev et des autres villes, pour plusieurs raisons.

En premier lieu, et c'est le prétexte qui va être invoqué devant l'inconsistante "communauté internationale", l'armée ukrainienne ne dispose que de 100 000 hommes. Ce nombre apparemment important est jugé faible par V. poutine. Trop faible pour faire face à des manifestants qui se définissent de plus en plus comme des rebelles ou des révolutionnaires.
Le chef de guerre Poutine y trouve le prétexte qu'il va brandir haut et fort, dans les semaines qui viennent: rétablir l'ordre public en Ukraine... ni plus, ni moins.
Les jeux de Sochi ne pouvaient d'ailleurs être endeuillés par des massacres dans ce pays voisin de la Russie, que ce soit chez les manifestants ou dans les rangs de la police.

Mais, à la charge des Occidentaux, le vrai prétexte qui ne sera jamais avoué, est le fait que les Occidentaux ne se sont pas rendus aux jeux olympiques d'hiver de 2014 et n'ont pas reconnu l'objectif identitaire d'une nouvelle Russie.
Le grand et fier Vladimir Poutine était en droit d'attendre la venue de François Hollande, de l'anglais Caméron (ou de Harry ou William ou Charles d'Angleterre, plus préoccupés actuellement par le sort des éléphants !). Et Angela Merkel a trouvé une excuse, et Obama a pensé à autre chose...

Les Européens n'ont pas joué sportivement: ils pouvaient se réunir à Sochi, et demander ce qu'ils voulaient à Vladimir, établir des liens irréductibles autour d'une fête internationale dépolitisée. On obtient souvent plus d'un homme à boire et danser avec lui, qu'à envoyer 10 délégations de diplomates.
Bref: la reconnaissance attendue du monde occidental pour leur hôte s'apparente au vide stellaire.

Le prétexte inavoué était le véritable objectif de la Russie: maintenant une nouvelle épopée internationale commence. Le moment s'approche (le 05 mars 2014) où la Russie va réétendre son influence et prendre d'immenses responsabilités, pour en fin de compte simplement réaffirmer son identité.

Général Thade

Le général Thade