Nymphomaniac - Volume 2 // De Lars von Trier. Avec Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgard et Stacy Martin.
Après une première partie particulièrement réussie, la seconde n’était pas aussi maitrisée. La faute notamment au fait que Stacy Martin n’est pas aussi présente et le fait que
l’on tombe dans quelque chose de légèrement plus dramatique. Pour autant, je n’ai pas passé un mauvais moment. Le truc qui m’a le plus déçu finalement c’est l’issue du film. Je m’attendais à ce
que cela s’achève sur quelque chose de plus religieux. Le message est du coup différent et j’ai été tellement surpris et choqué par la fin du film que j’ai du mal à comprendre pourquoi faire tout
ça pour… ça. Car l’histoire et la manière dont elle est racontée me plait énormément. On sent que Lars von Trier a voulu faire un essai sur le sexe, parlant de toutes les
perversions possibles dans ce second volet (allant de la pédophilie au sadomasochisme) alors qu’il parlait d’un problème sexuel. Cependant, la fin de Nymphomaniac m’a fait
comprendre quelque chose. Le but de tout ce récit n’était pas du tout l’image finale mais plutôt l’histoire d’une femme qui, au travers de sa sexualité, a toujours cherché son âme.
La folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est autodiagnostiquée nymphomane. Par
une froide soirée d’hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l’interroge sur sa
vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de
parcours.
D’ailleurs, Nymphomaniac fait souvent référence au fait que la sexualité définit plus ou moins qui l’on est. Joe est une anticonformiste qui cherche dans sa sexualité une manière
d’exprimer qui elle est réellement. Il y a des dialogues criants de vérité dans ce qu’elle dit, notamment lors de cette réunion de groupe où elle dit qu’elle n’est pas une dépendante au sexe mais
une nymphomane. C’était certainement l’un des moments les plus forts de ce second volet. C’est un volet qui ne lésine pas non plus sur la noirceur. On a donc tout un tas de choses assez
intéressantes de ce point de vue là même si le défilement des perversions sexuelles n’est pas aussi fluide que dans le premier volet. Le découpage des chapitres est trop appuyé, notamment quand
Joe cherche les noms de ses chapitres et ne se laisse plus vraiment portée par l’histoire et ce que Seligman peut lui raconter. Nymphomaniac continue son Freudisme (en faisant
même une référence à Freud et au fait qu’il décrit les enfants comme des êtres avec des perversions qui sont mises en quarantaine par l’enfant lui-même. C’est intelligent et très soigné d’un
point de vue de l’écriture.
Le message derrière Nymphomaniac était peut-être trop puissant pour que même un cinéaste aussi doué et talentueux que Lars von Trier réussisse à le clôturer de
façon efficace. Il était également intéressant de voir Jaime Bell dans ce rôle de personnage sadique sans limites. Je dois avouer que sa perversion sans limite m’a laissé pantois
avec plein de questions. Ce qui m’a surement le plus perturbé dans ce second volet de Nymphomaniac ce sont les tétons de Charlotte Gainsbourg. Ces trucs en forme
de fraises Tagada c’était tout simplement dégoutant. Mais bon, il faut voir que Lars von Trier voulait quelque chose d’authentique. Le gros plan était cependant pas nécessaire
pour prendre plaisir devant cet épisode. Ce second volet creuse également quelque chose, notamment en réussissant à faire une digression sur Ian Flemming et son personnage de
James Bond (il fallait le faire puisque cette référence contient un élément très important de l’histoire). Au final, cette seconde partie est globalement réussie, savoureuse mais
pas aussi bluffante que le Volume 1. J’espère maintenant avoir la chance de voir l’intégrale de Nymphomaniac sans coupures et sans censures puisque j’ai l’impression que le
montage et le découpage en deux parties ont totalement desservis le film.
Note : 8/10. En bref, une seconde partie plus sombre mais peut-être trop académique.