Comment les pesticides tuent les cellules humaines, et sous l’effet d’une toxicité bien plus sévère que celle liée au principe actif seul, c’est le principe de la nouvelle étude de Gilles-Éric Séralini de l’Université de Caen. Déjà connu pour sa recherche de 2012, qui suggérait sur le rat un risque accru de cancer et de décès avec la consommation de maïs transgénique, le chercheur français conclut, avec cette nouvelle étude, présentée dans la revue Biomed Research International, à une toxicité plus de 100 fois plus élevée que celle prise en compte par les Autorités sanitaires.
L’EFSA avait alors mis en cause la conception, le système de rapport et d’analyse de l’étude, avec, en particulier, l’utilisation d’une souche de rat sujette à développer des tumeurs. La revue de publication de cette étude, Food an Chemical Toxicology, l’avait dès lors retirée de son site.
· 8 des 9 pesticides s’avèrent jusqu’à plusieurs centaines de fois plus toxiques que leur principe actif, concluent les auteurs :
· L’herbicide Roundup s’avère 125 fois plus toxique pour les cellules, au global, ingrédients compris, que son seul principe actif, le glyphosate (Voir courbe ci-contre).
Mais à nouveau, des experts émettent des réserves sur les conclusions de l’étude de Gilles-Éric Séralini. Science Insider, la lettre scientifique de l’AAAS, cite le commentaire d’un toxicologue à l’Université d’Aston (Birmingham-UK) : »Il y a des problèmes en termes de conception et d’exécution, ainsi que dans sa tonalité générale : Tout est toxique à forte concentration, la question est de savoir si la toxicité est pertinente au niveau des agents que nous ingérons « . Un autre expert à l’Université d’Utrecht (Pays-Bas) s’interroge sur la conception de l’étude : » Les paramètres observés sont si généraux que nous pourrions probablement trouver la même toxicité avec du jus de citron ou de l’extrait de pamplemousse ».
Une vraie question : Quelles que soient les critiques méthodologiques ou d’interprétation, l’étude pose une vraie question. Ne faudrait-il pas tenir compte des ingrédients pour évaluer la toxicité des pesticides et fixer une dose d’exposition maximale ? Car, c’est la première fois que des pesticides sont testés dans leur globalité, sur des cellules humaines à des dilutions inférieures aux concentrations agricoles. C’est la première fois que l’effet cytotoxique des adjuvants, à travers la membrane et la perturbation de la respiration mitochondriale de la cellule et par activation des voies apoptotiques, est documenté. Que dire alors de l’effet combiné adjuvants + principe actif ? Les auteurs concluent que faire la distinction entre les principes actifs et des composés dits « inertes » est une hypothèse de réglementation privée de base toxicologique, et donc, que leurs résultats remettent en question la pertinence de la DJA ainsi fixée.
Source: Biomed Research International Major pesticides are more toxic to human cells than their declared active principles
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