Sans sombrer inutilement dans le piège des raccourcis faciles et incongrus, le Canada est, vu de France, une contrée étrange car immense, faiblement peuplée mais intensément créative. D’ailleurs, pas une semaine ne passe sans qu’Hartzine ne se fasse l’écho d’une formation en provenance de Montréal, Toronto, Halifax, Ottawa et j’en passe. Des groupes à la pelle, des labels à profusion, le Canada pour le quidam parisien se meut chaque jour un peu plus en Eldorado de la musique indépendante, sorte d’alternative, dopée au sirop d’érable, du South by Southwest d’Austin. Avec un truc en plus, cette liberté concourant à briser tous les carcans et à tout essayer, tranchant radicalement avec cette grégarité propre au génome de la pop made in USA. Depuis ses débuts fomentés par Aaron Levin et Marie LeBlanc Flanagan, Weird Canada soutien la création musicale souterraine canadienne devenant presque une plate-forme incontournable pour quiconque s’y intéresse. Décidant de franchir un pas résolument ambitieux quant à la promotion de celle-ci, notamment à l’étranger, le simple webzine d’alors se lance dans une titanesque aventure, l’entité Wyrd Distro, amenée à fédérer, dès le 15 février prochain, une scène en organisant sa distribution physique sur les réseaux nationaux et internationaux. Afin de marquer le coup, une multitude d’événements aura lieu ce même jour dans tout le pays (Event FB), tandis qu’une mise en bouche nous est offerte via une mixtape échantillonnant en tout juste vingt-cinq groupes ce que l’underground canadien est en mesure d’engendrer. Et ce n’est qu’un début.