Ami lecteur, si tu m’es fidèle, tu le sais, j’adore la Saint Valentin. Je l’écrivais ici, je ne te referai pas le topo de mon engouement personnel pour cette journée de sucreries, de câlins et de gens qui m’admirent en secret, j’adore ça. La Saint Valentin c’est chouette ! Sauf pour toi, bien entendu, ami lecteur célibataire. Toi, tu vas te contenter d’essayer de supporter avec calme les affectations doucereuses de tes amis en couple. Pourtant, et tu l’ignores peut-être, sache que tu fêtes un peu cet évènement à ta façon !
Alors oui, je te vois déjà me regarder de tes gros yeux humides et me dire « what ? Mais the scientist a beau écrire divinement bien et avoir une connaissance aigüe des humains, c’est n’importe quoi ! ».
Eh bien détrompe-toi ! Etre seul à la Saint Valentin a bien plus de sens et d’intérêt que la soirée que vont passer tes amis en couple qui se font un dîner en amoureux, qui s’échangent des présents chocolatés ou fleuris. Nous devons remonter aux origines de cette fête pour que tu saisisses mon propos.
Tu rends hommage à Valentin de Terni, ce moine insurgé du IIIème siècle aux amours platoniques et au destin funeste qui donna son nom à une fête commerciale et niaise au possible. S’il le savait il se retournerait probablement dans sa fausse commune.
Mais nous y voilà. Comment mieux rendre hommage à un moine rebelle et supplicié qu’en étant toi-même célibataire abstinent et martyre face à des hordes d’amoureux qui se vomissent des trombes de mots doux à la face ?
Aussi, ami lecteur, tu peux être fière de toi. En étant seul le 14 février, tu célèbres un hommage bien plus juste et pur à Saint Valentin que si tu avais eu l’occasion de copuler pendant toute une nuit d’extase. Et puisqu’il y a peu d’occasion de te féliciter pour ce genre d’action (ou d’inaction dans ton cas), laisse-moi te rendre hommage par ce modeste billet. J’aime beaucoup ce que tu fais, bravo.