Je ne suis pas une grande skieuse, je ne le serai jamais, trop tard.
Il EST trop tard et j’ai commencé trop tard aussi, à 20 ans passés *
(j’en profite pour recaler un TON, ça faisait longtemps tiens)
En septembre 1996, j’ai déménagé à Grenoble, pour mes études. Qui dit Grenoble dit Chamrousse, dit skis entreposés au fond de l’amphi le jeudi matin pour courir sur les pistes dès midi tapante. On n’avait pas cours le jeudi après-midi et le forfait étudiant de la demie journée était à 15 ou 30FF.
L’été précédent, j’étais sortie avec mon moniteur de planche à voile. Cliché.
Sauf que : non seulement il emménageait lui aussi à Grenoble, mais il allait continuer ses études sur le même campus et habitait la même rue que moi… L’amourette de vacances s’est donc quelque peu prolongée (ça n’a pas tenu l’année non plus, hein…) et corollaire, il s’est transformé de moniteur de planche à voile en moniteur de ski (ça marchait aussi, pratique vous admettrez).
J’avais acheté le matériel, une veste chez Décath, un fuseau (UN FUSEAU) et mes skis, il y avait plein de magasins de skis d’occasion, avec de l’ancien matériel de location, j’avais des Salomon roses qui pesaient un âne mort que j’avais payés même pas 300FF.
C’est comme ça que j’ai appris à skier à 20 ans et ai cumulé pas mal de sorties rapidement, freinée en 2ème années par une entorse du ligament (je déteste L’Alpe d’Huez), mais je passais partout. Dans un style peu académique au départ, certes, mais je passais.
J’ai je ne sais pas combien de souvenirs de sandwichs au pain de mie les fesses dans la poudreuse, si je ferme les yeux je vois encore le plan des pistes, je revois la neige fondue, la soupe qui nous attendait à la station lors des dernières sorties de l’année. J’aime les petites stations familiales, les pistes au milieu des forêts, l’absence de grandeur ou de prétention. La haute altitude et les glaciers m’intimident (je déteste l’Alpe d’Huez je vous ai dit ?).
Et puis sont venues les expats, la Guyane ou le Mexique pour la neige ce n’est pas pratique et la Chine n’est pas encore bien équipée. Il a fallu attendre début 2007 pour que je rechausse et fasse connaissance avec des vraies vacances à la neige. 1 semaine en station à Avoriaz en famille rythmée par de joyeux “Merci Persil !” (Ah oui, là il faut que je vous explique, j’avais trouvé le moyen de gagner un concours internet avec la lessive, si si, ça arrive, 1 semaine tout frais payés pour 6 chez Pierre et Vacances).
C’est là, lassée d’entendre mon beau-père montagnard dans l’âme me demander si je tournais avec les oreilles que j’ai pris mon premier vrai cours. Flexion, planté du bâton, extension. Cliché bis. Mais y’a pas, ça va bien (ah oui, et les skis paraboliques aussi…).
Mais depuis notre retour en France début 2008, on essaie de se faire minimum une sortie par an et on a décidé de réinvestir un peu chaque année dans du matériel, à coup de promos de fin de saison.
Et donc ça y est, cette année j’ai le plaisir d’être au complet, le dernier item étant le renouvellement des fringues, DIX-HUIT ans, qu’elle avait, ma veste de ski, limite on pourrait me croire décroissante. Il y a encore l’anneau pour accrocher le forfait autocollant sur l’espèce de U boursoufflé en fil de fer =>
Alors quelques considérations :
- la veste est une Stella McCartney pour Adidas, shoppée à -70% à la dernière démarque sur NAP. Elle est imprimée léopard ton sur ton. Comme dirait mon mari “je suis sûr que tu skies mieux avec une Stella”. Oui, parfaitement, je skie mieux avec une veste léopard d’abord.
Mais outre les considérations esthétiques, le fait est que le vêtement technique a pris une baffe, je me pêle nettement moins en haut du télésiège avec celle là.
- le bidule rose en bas à droite sur le TON est un legging DAMART SPORT. Ouaip. Ben c’est vachement bien si on n’a pas le culleton rembourré triple épaisseur étanche façon pantalon de surf. Le truc qui arrive à tasser même les grandes et minces je vous laisse imaginer le travail sur moi (rendez-moi les FUSEAUX). Du coup je le combine à un pantalon Décath assez léger/moulant qui se roule dans sa housse et c’est bueno.
- Juste au dessus, un autre truc qu’il est bien : une polaire col roulé Uniqlo HEATTECH. Polaire + Heattech. Tuerie.
- Les chaussettes, je préfère y mettre le prix et en avoir des plus fines rembourrées là ou il faut. J’ai déjà les pieds et les mollets forts, si en plus je rajoute de la chaussette trop épaisse, déjà que j’ai du mal à fermer les crochets…
- et on arrive au point crucial, si il n’y avait qu’un truc à avoir perso c’est celui là : les CHAUSSURES ! On a tous je crois des souvenirs très douloureux de chaussures de loc. J’ai le pied large, et je peux vous dire que faire une journée complète avec des chaussures trop étroites qui vous compriment le pied, à la fin, on en pleure littéralement. Et c’est assez compliqué de trouver des chaussures pour les pieds forts (large et cou de pied) en petite pointure, je pense en avoir essayé une bonne douzaine. La marque qui va bien ? Head.
(par contre pour les après-ski, je reste fidèle aux Tim, c’est complètement étanche, y’a pas mieux)
* Moyen je pense, le niveau. Le genre qui tremble sur ses guiboles à la première descente de la saison (quoi que cette année, EXCEPTIONNELLEMENT, c’est bien parti d’entrée), descend avec plaisir les bleues (“avec style”, dixit pour la première fois mon mari, bon skieur lui. C’est la veste léopard je vous dis), et se risque à une rouge le 2ème jour si elle est en forme (quoi que de moins en moins, quand je pense que je prenais des noires et des champs de bosse à Chamrousse, inconsciente).
Je pense vraiment que c’est plus facile si on commence très jeune, les réflexes sont plus ancrés et on a moins d’appréhension, non ? Vous avez commencé tôt et du coup gardez un bon niveau ?
PS : du coup celles qui me suivent sur instagram l’auront remarqué, je viens de passer le week end aux Karellis, petite station associative blindée de cars de CE mais on ne peut plus adaptée aux débutants. Ca y est, mon loupiot après 3 h de cours a descendu ses premières pistes vertes.
PPS : pour la peine je vous ai retrouvé une photo vintage de 98, à Chamrousse donc :
Les skis roses, le bonnet Kangol, la fameuse veste et le fuseau, LE FUSEAU.