C’est l’histoire d’un Cerf et d’un petit Lapin qui vont devenir tout l’un pour l’autre.
« Est-ce qu’on sera toujours ensemble ? »
- Oui
- Toujours, toujours ?
- Un jour tu grandiras…
- Mais on sera quand même ensemble !
- Tu seras toujours dans mon cœur.
- Est-ce que tu vas mourir ?
- Pas maintenant.
- Mais un jour…
- Un jour… c’est normal.
- Et est-ce que je serai toujours dans ton cœur alors ?
- Je serai toujours dans le tien…
- alors on ne sera pas toujours ensemble… » dit le petit Lapin.
C’est un album qui se mérite, traversé par une certaine forme d’exigence. La polyphonie, les ellipses, une chronologie des événements par forcément évidente à reconstruire, c’est tout ce qui fait la richesse du récit. L’implicite a aussi une part importante dans ce texte. Une part fondamentale même. C’est l’interprétation, les interprétations possibles qui en font sa richesse. Si la littérature a à voir avec la beauté, et si ce qui crée la beauté c’est le style alors cet album est sacrément littéraire.
Et puis il y a dans la relation entre le Cerf et le petit Lapin quelque chose qui résonne fortement en moi. Des petits lapins, j’en ai trois à la maison. Des petits lapins qui vont grandir et partir un jour. C’est logique et c’est tant mieux parce que de toute façon je ne serai pas toujours là. Alors je suis un peu comme le Cerf, je les encourage à grandir mais en même tant mon cœur me dit : « Pas trop vite, pas trop vite ! »
Bref, à mon tour de crier au coup de cœur. C’est beau, c’est fort, tellement plein d’émotion. Si cet album arrive un jour entre vos mains, ne le laissez pas traîner sur votre bureau pendant des mois, il mérite tellement, tellement mieux que ça.
L’ombre de chacun de Mélanie Rutten. Memo, 2013. 52 pages. 17 euros.
L'avis de Moka