Tokyo Godfathers

Publié le 10 février 2014 par Cinephileamateur
De : Shôgo Furuya et Satoshi Kon.
Avec les voix en V.O. de : Toru Emori, Yoshiaki Umegaki, Aya Okamoto, Shôzô Iizuka, Seizou Katou, Hiroya Ishimaru, Ryûji Saikachi, Yûsaku Yara, Mamiko Noto...
Avec les voix en V.F. de : Guylaine Gibert, Martin Spinhayer, Jean-Marc Delhausse, Dominique Wagner, Sébastien Hébrant...
Genre : Animation - Comédie - Drame.
Origine : Japon.
Durée : 1 heure 28.
Date de sortie : 7 décembre 2004 (Direct to Dvd).
Synopsis : Gin, un homme ruiné, Hana, un travesti versant volontiers dans le sentimental et Miyuki, une adolescente fugueuse, vivent dans la rue. Un soir de Noël à Tokyo, les trois sans abris trouvent un bébé au milieu des ordures et une clé de consigne de gare dans son couffin. Ils décident alors de retrouver la mère du nouveau-né, qu'ils appellent Kiyoko « enfant pur » en attendant. Commence pour eux une formidable aventure qui, par un incroyable concours de circonstances, les confrontera en six jours à leurs passés respectifs.
Bande annonce originale
"- Je me demande... Je me demande comment les gens nous voient ?
- Comme un groupe composé d'un clodo, d'un travelo, d'une ado et d'un enfant trouvé."



Avant de commencer mon visionnage de "Tokyo Godfathers", j'étais un peu sceptique... J'avais jamais entendu parler de ce long métrage auparavant donc je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais le cinéma japonais d'animation n'est pas un cinéma qui me parle spécialement ni même qui m'attire. Pourtant, lorsqu'on m'as proposé de voir ce film, c'est tout de même avec un peu de curiosité dû à son synopsis que j'ai inséré mon dvd dans le lecteur.
Je pensais m'ennuyais ferme et j'ai été au final agréablement surpris. Non pas que j'ai été transcendé pour autant mais j'ai eu une certaine tendresse envers ce scénario écrit par Satoshi Kon. Il y à un mélange de légèreté et de sérieux qui opère de façon très subtile je trouve et qui à réussi à me faire passer un bon moment tout en prenant cette histoire avec le sérieux qu'elle demande. Je ne m'attendais pas à un tel film de société dans le cinéma d'animation (je ne suis pas expert dans le domaine en même temps il doit y avoir d'autres œuvres de ce genre) qui à su aborder une multitude de thèmes de façon très intelligente.
La solitude, l'enfance, la perte d'un enfant, le rejet de la société, l'importance de la famille, les bonnes mœurs etc etc sont autant de sujets traités ici avec vraiment beaucoup de maitrise. On est bien sûr pas dans la longue thèse philosophique et le scénario use de quelques facilités scénaristique pour faire avancer son récit mais l'ensemble revisite la nativité avec un certain bonheur sans jamais être risible même dans son humour assez fin qui est loin d'être déplaisant. Conte de Noël pour adultes, il y à une grande tendresse et beaucoup d'émotions qui se dégage de cette fable où le passé de nos héros va devoir ressortir pour mieux comprendre ce qu'ils sont devenus.
Alors certes, nos trois personnages principaux sont parfois agaçant à force de hurler pour un oui ou pour un non. Ça, associé au cri du bébé, le film peut même avoir parfois un petit côté irritant mais le sujet à vite pris le dessus à mes yeux. On à tout de suite beaucoup de sympathie pour nos héros qui n'ont pas eu de chances dans la vie et pour qui ont éprouve une grande empathie malgré leurs défauts respectifs. Oui, il ne sont pas parfaits, ils ont fait des choix de vie qui les ont mené à cette histoire mais ils sont ainsi dépeint de façon très humaine et c'est en ça que le film dépasse le cadre de l'animation en plus de posséder certaines scènes vraiment très dur comme celle avec le vieillard rencontré dans la rue par Gin ou celle juste après où ce dernier se retrouve entouré de jeunes violent.
Derrière l'humour et la légèreté plaisante de ce récit, il y à une dureté de la vie assez dur à encaisser parfois, une dureté qui m'as fait sortir du simple film d'animation pour le rendre plus "concret" à mes yeux. C'est un point assez fort du film je trouve surtout qu'à côté de ça, je ne voyais plus des personnages de fictions et j'avais parfois la sensation que nos héros étaient fait de chair réelles tant on nous raconte leurs aventures de façon très réaliste. Même avec les facilités scénaristiques, je n'ai pas pu m'empêcher d'être indifférent en tout cas.
Par curiosité, j'ai regardé un peu ce film en version originale. Du peu que j'ai vu, les voix sont plutôt bien choisies mais préférant les versions françaises pour tout ce qui touche l'animation, c'est avec cette dernière que j'ai décidé de suivre l'aventure. Et là encore, j'ai été assez surpris. Bien souvent, les doublages de films asiatiques sont souvent foiré (et encore plus pour les films d'animation) mais ici, je les ait trouvé plutôt plaisante à entendre. Elle colle bien avec les différents personnages et sont loin d'être ridicule ce qui est fort appréciable.
J'ai bien aimé ainsi Martin Spinhayer qui prête sa voix à Gin. Il à un timbre assez sympathique qui aide aussi à rendre son rôle sympathique mais également très touchant lorsque la situation l'exige. J'ai bien aimé aussi le travail vocal fait par Jean-Marc Delhausse pour Hana. On nous en fait pas une voix de folle furieuse (même si parfois ce personnage joue avec son exubérance) et sans tomber dans la surenchère gratuite, la voix est plutôt bien dosé je trouve, l'animation se suffisant à elle même pour détailler son statut sans qu'on ait besoin de tomber dans les excès vocaux. Guylaine Gibert en Miyuki est très bonne aussi même si bizarrement, je trouve que vocalement c'est le personnage qui est le plus en retrait et qui s'impose moins mais c'est aussi le cas à l'écran où son personnage et ses sentiments aurait peut être pu être un peu plus détaillé. Le reste de la distribution vocale est elle aussi très bonne sinon.
Un autre point que j'ai aimé dans ce long métrage, c'est l'animation en elle même qui est excellente. Là, je suis moins bluffé car si le cinéma d'animation japonais ne me parle pas, je ne doutais pas de leurs qualités artistiques mais sans être bluffé, j'en ai quand même pris plein les yeux. Le travail effectué est vraiment superbe avec un coup de crayon qui est à l'image du film mélangeant véritable prouesse tout en finesse et parfois allant un peu dans la surenchère ce qui accentue le petit côté comique que j'ai pu ressentir.
Les couleurs choisies collent vraiment bien à cette histoire et à cette période de Noël où tout semble possible sans pour autant abuser de sapin, de guirlandes ni même de neige. On à une richesse dans les décors qui est vraiment incroyable avec une exploitation des décors parfaite. Le montage est lui aussi impeccable avec une succession de scènes qui s'enchaîne de façon très fluide et dynamique. L'ensemble met vraiment bien en avant la variété des angles de vues qui font qu'on à vraiment l'impression de se balader dans cette histoire sans que la mise en scène de Shôgo Furuya et Satoshi Kon nous étouffe. Elle apparait de façon naturelle tout comme la bande originale composée par Keiichi Suzuki que j'ai trouvé également très bonne en collant bien au film avec son esprit décalé.
Pour résumer, "Tokyo Godfathers" est vraiment une très bonne surprise à mes yeux. Je ne pensais pas que je serais autant captivé par ce film ni même que j'éprouvais à son sujet une certaine tendresse. Je n'en abuserais pas pour autant et c'est pas pour autant non plus que je vais me plongé subitement dans le cinéma d'animation japonais cependant, j'ai passé un excellent moment qui m'as fait bien plaisir. Ce conte pour adultes est vraiment très agréable à suivre avec son scénario intelligent sur la société alliant sérieux et humour, le tout porté par une animation époustouflante qui nous en donne pour notre argent. Petit bonus, c'est rare pour le souligner mais la version française n'est pas détestable je trouve et avec sa musique décalé ce divertissement à vraiment tout pour lui au point qu'on lui pardonne ses quelques facilités et autres maladresses. Un film drôle, touchant, poétique qui vaut en tout cas le coup d'oeil.