En recoupant de multiples données, ils en ont conclu que ce tremblement de terre pourrait provoquer la mort de 100 à 600 personnes (et près de 1500 blessés), entraîner de gros dommages sur plusieurs dizaines d’immeubles, voire l’effondrement de certains d’entre eux. 10 000 à 40 000 Niçois se retrouveraient sans abris.
Mais tous les quartiers ne subiraient pas les mêmes dégâts. Le taux de destruction du bâti laisse apparaître de fortes inégalités, selon que les immeubles ont été édifiés sur du rocher ou des alluvions. L’accélération de la secousse, en effet, est plus forte sur les terrains sableux et alluvionnaires.
Le Vieux-Nice
C’est le secteur le plus vulnérable. C’est là que les effets seraient les plus dévastateurs. Principalement en raison de l’ancienneté et de la vétusté des bâtiments. On se souvient du séisme qui avait frappé la région des Abruzzes, en Italie, en 2009. Les maisons les plus anciennes avaient été les premières à être touchées, notamment à l’Aquila.
Le centre-ville
Il s’est construit sur les alluvions du Paillon : des sédiments meubles remontant à un million d’années et pouvant atteindre localement jusqu’à 60 m d’épaisseur. Ces alluvions aggravent le risque : « Les ondes sismiques se retrouvent piégées dans ces alluvions. Au lieu de se dissiper progressivement, les ondes s’additionnent. Ce qui entraîne une amplification en surface », explique Etienne Bertrand, sismologue au Centre d’études techniques de l’équipement de Nice.
Autre particularité : sur ces terrains alluvionnaires, les bâtiments les plus exposés sont ceux de plus de 20 étages. Pourquoi? « A cause du système de résonance des ondes de basse fréquence. Les immeubles très élevés sont sensibles à ces dernières. » Ce type de construction est inexistant dans le centre-ville. Mais avis aux promoteurs qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure. Ils devront redoubler de vigilance et appliquer strictement les normes parasismiques.
Les collines
C’est là que les dégâts devraient être les plus minimes. Un taux de destruction de seulement 0,15 % à Fabron-La Lanterne, par exemple, contre un taux de 3,90 % dans le centre-ville et de 8 à12 % dans le Vieux-Nice. Pourquoi? « Les collines sont bâties sur du rocher, du dur. Le phénomène d’amplification des ondes est donc moindre. » Le risque est-il le même sur toutes les collines niçoises? «S’il y a des différences, elles sont minimes.»