Le Chat dans le cercueil est un "roman à suspense psychologique". En effet, tout joue sur la tension qui se développe petit à petit à la lecture de ce roman. Dès le début, on sait qu'on avance vers un terrible drame. C'est Hariu âgée de cinquante ans qui raconte ses souvenirs à sa dame de compagnie et le lecteur devine que quelque chose s'est passé et l'a marquée à jamais. Ce roman se dévore plutôt qu'il ne se lit, dès le moment où on entre dans le vif de la narration.
Kamabuko Gôro fait office d'exception, dans le Japon d'après-guerre, car il est "l'unique habitant de son quartier à avoir adopté exactement le même mode de vie que les Américains". Il m'a d'ailleurs fait un peu penser à Gatbsy (de Fitzgerald) car il organise une ou deux fois par mois de grandes fêtes chez lui, où invités et non-invités, modèles, actrices, amis et collègues, se pressent. Derrière cette image un peu insouciante que l'auteur nous livre, on imagine facilement quelque chose de plus lourd, de secret : "Ou bien se donnait-il l'apparence d'un homme sans mémoire tandis que reposait à jamais au fond de son cœur un souvenir odieux, l'humiliation de la guerre ?".
Le plus étrange, c'est la très forte relation qu'entretient Momoko avec sa chatte Lala : rien n'existe à part Lala qui semble douée d'une intelligence humaine et avec laquelle Momoko parvient très bien à communiquer. Si Hariu parvient à intégrer leur monde, ce n'est pas le cas de Chinatsu, compagne de Gôro, qui développe une jalousie inquiétante et presque malsaine envers Lala qui conduira au drame final.
Je ne veux pas vous en dévoiler plus mais je vous conseille vivement la lecture de ce petit roman si vous aimez le Japon, le suspense et les chats !