De là, on voit la mer de Philippe Besson

Publié le 10 février 2014 par Séverine @Sev_chronique
Louise est un écrivain à succès, qui a besoin de s'isoler de temps en temps pour écrire. Elle quitte Paris, et son mari François qui a l'habitude de la voir s'éloigner et toujours finir par revenir vers lui, pour l'Italie. C'est dans la villa d'une amie à Livourne qu'elle trouve l'inspiration, partageant son temps entre écriture et balade sur le port maritime. Elle rencontre Luca et une intense relation se noue, malgré leur différence d'âge. Un grave accident la rappelle à Paris auprès de son mari.
L'histoire est très banale : une femme mûre et intelligente qui se voit revivre dans les bras d'un bel étalon italien, macho et fils à maman comme il faut, et un mari délaissé, faible qui tente un acte désespéré pour la faire revenir. Forcément, quand j'ai vu que le roman prenait cette tournure, j'ai été un peu déçue, mais j'ai persévéré dans l'espoir d'une surprise, en vain. Philippe Besson traite la fin d'une relation et le début d'une autre de façon simple et efficace (on a quand même envie de savoir où ça nous mène), mais qui manque cruellement d'originalité.
Si on passe outre, on a affaire à une belle écriture, très proche du réel, où chaque pensée cachée, chaque vérité derrière les mots et les actions des personnages est détaillée. J'ai aimé ce côté très introspectif du roman : tout est écrit à la troisième personne, mais on est vraiment dans la tête des personnages et on connaît leurs pensées, leurs sous-entendus, leurs non-dits.
De là, on voit la mer n'est pas un coup de cœur. C'est un roman lu très vite, quand même apprécié, mais qui laisse un arrière goût de déjà-vu trop présent.
Extrait : Il faudrait probablement s'interroger sur l'enchaînement des circonstances, sur cette fatalité étrange qui fait qu'un accident en entraîne un autre, ou sur ces trajectoires qui bifurquent considérablement juste parce qu'elles ont frôlé un obstacle minuscule.
En réalité, si on s'interroge si peu, c'est sans doute parce que, la plupart du temps, on ne change rien à ce qui devait arriver.