Nous avons investi dans un scarificateur, et, vu la taille du jardin, dans deux bobines de 50 m de rallonges électriques …. en septembre 2012. Cet automne-là était très, très pluvieux, et jamais il n’a été possible de sortir l’engin.Le printemps et l’automne 2013 ont été également bien arrosés … sauf pendant les 20 jours où nous étions en Bretagne. (Très beau temps, merci !). Alors, actuellement, nous voudrions quand même bien utiliser cette machine-miracle, qui est encore intacte et toute propre, mais n’est déjà plus sous garantie …
Mais, pourquoi utiliser un scarificateur ?
La mousse envahit les jardins. C’est surtout très visible en ce moment après des demi-saisons très humides, des hivers peu rigoureux, et des étés peu ensoleillés. Cela a une conséquence sur la pelouse qui s’asphyxie peu à peu. En gros, trois causes provoquent ou accentuent la présence de mousse :
1 – le sol est mal drainé
2 – le sol devient trop acide
3 – trop d’ombre, manque de soleil
Oubliez tout de suite le sulfate de fer qui date des grands parents pour plusieurs raisons :
- Le sulfate de fer est un produit chimique qui laisse des traces sur les dalles, les terrasses, que vos chats et vos chiens emmènent sur leurs pattes jusque dans les maisons, et qui peut leur nuire aussi.
- Le sulfate de fer est un produit chimique qui tue les vers de terre, or les vers de terre sont très utiles aux cultures en aérant le sol.
- Vous ne pouvez pas mettre sur le compost les mousses ainsi traitées avec le sulfate de fer, ni vous en servir comme paillage comme vous le faites avec une mousse saine.
Et n’oubliez pas les mésanges : elles utilisent la mousse pour construire leurs nids. Que feraient-t-elles d’une mousse « empoisonnée ».
Les antimousses du commerce, même celles qui spécifient « sans danger » sur leur boite, sont également à éviter pour les mêmes raisons.
De plus, des études prouvent que la mousse ainsi traitée revient en force l’année suivante.
C’est là que l’on peut parler du scarificateur !!
1 – Le sol est mal drainé … scarifiez
Dans le temps, pour aérer le sol, les courageux prenaient un quatre dents et piquaient le sol avec l’outil vertical, et encore, et encore ….
Moi, je ne suis pas courageuse, et le jardin me semble grand lorsque j’y travaille. Il y a une dizaine d’années, nous avions investi dans un scarificateur manuel, et « à nous la vilaine mousse ! ». Eh bien, même en se relayant sur un outil léger et maniable, la tâche nous semblait interminable. Et quand je pense qu’il y a 5 fois plus de mousse qu’à cette époque, j’en frémis d’avance.
Alors nous avons décidé d’investir dans un scarificateur
Comment choisir un scarificateur, voici quelques informations :
- Manuel pour un jardin < 100 m₂
- Electrique pour un jardin < 500 m₂
- Thermique pour un jardin > 500 m₂
Quand utiliser son scarificateur ?
- En automne : septembre, octobre, décembre
- Au printemps : février, mars, avril
La scarification a pour but d’éliminer la mousse, mais aussi de découper la surface du sol, les racines de l’herbe pour favoriser la repousse.
- Il est préférable de tondre l’herbe avant d’utiliser le scarificateur pour lui éviter un trop gros effort.
- Scarifiez un sol ni trop sec (trop dur, il abîme l’outil), ni mouillé.
- Réglez l’outil pour scarifier sur une profondeur entre 2 et 4 mm.
- Effectuez des passages croisés.
Après avoir scarifié …
Si nécessaire, semez sur les parties éclaircies.
Lancez du sable pour aérer les sols compacts, ou de la chaux, ou un engrais calcaire, ou du compost tamisé, ou des cendres de bois tamisé. Puis roulez la pelouse.
2 – Le sol est trop acide : chaulez-le ! Le sol est trop pauvre : nourrissez-le !
Votre sol est trop acide, c’est sûr, puisque la mousse s’y développe avec plaisir … Alors, donnez-lui un amendement calcaire, mais attention en toutes petites quantités à la fois pour ne pas déséquilibrer le sol, et jamais en même temps que de la fumure organique. Tout est question d’équilibre.
L’analyse du sol étant très coûteuse, il est préférable d’utiliser la méthode expérimentale : je mets un peu de produit, je prends le temps d’observer les résultats, pour en déduire l’action suivante. C’est un travail sur le long terme. (Imaginez-vous à la préhistoire, les hommes ne sachant pas si une plante est comestible, en lèchent un petit bout, puis attendent de voir les effets sur la muqueuse, puis en mâchent un tout petit bout … Je ne sais pas si je me fais comprendre avec ma métaphore à la noix !)
Les produits du commerce proposent le plus souvent des chaux, ou des associations de 3 produits : calcium, magnésium et potasse.
Mais, vous avez peut-être sous la main un trésor pour votre jardin : une cheminée à feu de bois, où vous brûlez des bûches (attention, pas des bois de récupération, avec peinture, solvants, pas de bois compressés, ni contreplaqué).
Si vous récupérez ces cendres de bois, les filtrez, les conservez pour le printemps, et pour l’automne, vous obtenez une potion magique sans azote, contenant du calcium, de la potasse, de la silice, du magnésium, du phosphore, dont votre pelouse va se régaler. Ces sels minéraux, source de nourriture pour votre pelouse ne polluent pas la nappe phréatique. Cependant, n’étouffez pas votre pelouse sous la cendre : 1 poignée suffit pour 1 m₂.
3 – Le sol est trop ombragé et manque de soleil
Vous avez 3 solutions :
- déménager dans un pays ou une région où il y a plus de soleil… solution très radicale et délicate quand on aime sa région.
- vous pouvez agir pour diminuer l’ombre et faire revenir le soleil : taillez les branches, aérez arbres et arbustes, ou supprimez en certains.
- Sinon, résignez-vous : la pelouse ne sera jamais belle à l’ombre. Elle peut être remplacée par des plantes couvre-sol qui ne nécessitent que très peu d’entretien et diminuent la corvée de désherbage. La pervenche, le muguet ou la fougère n’ont pas besoin de soleil direct. Ce sera plus agréable à regarder que la mousse.
Mais vous pouvez aussi …
Pour lutter contre la mousse, surtout en mai-juin, lorsque l’herbe pousse vite, coupez la très souvent et laissez la au sol (à condition que cette herbe ne dépasse pas 4 ou 5 cm). Plus l’herbe au sol est courte, plus vite elle sera éliminée par les vers de terre qui viendront la chercher en surface tout en aérant naturellement le sol.
Par contre, évitez les coupes courtes lors de la tonte, sinon la pelouse devient fragile et sensible à la sécheresse. Les racines se développent d’autant plus en profondeur que l’herbe pousse hors sol.
Donc : coupe fréquente, mais pas trop courte pour ne pas épuiser la pelouse.
Et voilà, il est temps de se mettre au travail, dès qu’il ne pleut plus… La mousse va disparaitre, et on pourra admirer … le trèfle qui se plaît beaucoup dans notre jardin !
Alors, à bientôt.
Brigitte