J'étais je l'avoue un peu agacé par ses réponses, mais, tellement intrigué par ce qui était en train de se passer que je pris le temps de me radoucir afin de ne pas le brusquer.
-« Moi je ne viens voir personne ? J'aime assez, à la belle saison, m'éloigner du monde des hommes quelques heures afin de profiter de la nature, du silence, de la plénitude que je ne peux trouver qu'en ces lieux. »
-« Hihihi ! Foutaise ! » Me lança-t-il
Je restais interloqué.
-« Comment ça ? » lui dis-je l'air indigné
-« Des tas d'humain aiment à se promener dans la nature, pour des raisons les plus diverses, mais si toi tu nous vois, c'est parce que tu nous cherches... hihihi ! »
Son petit rire et son air sûr de lui, commençaient à me taper vraiment sur le système.
-« Pour vous chercher, encore faudrait-il que je connaisse votre existence ? Or ma seule démarche en venant ici, était de faire un peu la sieste , prendre de belles images si possible, car j'aime ce paysage, de profiter au mieux d'une belle journée et, me perdre un peu dans mes pensées. »
-« Hihihi ! Me perdre dans mes pensées... Me perdre dans mes pensées... Hihihi ! Tu vois bien que tu nous cherches ? »
Un temps passa qui me sembla être une éternité, je regardais sa drôle de bouille et il me regardait aussi comme fouillant dans mon esprit. Puis il s'agita de nouveau.
-« As-tu des cigarettes ? »
J'en tombais à la renverse.
-« Qu'est-ce que tu dis ? Mais, je ne fume pas ? Et puis qu'est-ce que tu ferais d'une cigarette ? Tu... tu peux fumer ? »
-« Hihihi, menteur, hihihi ! Tu empestes le tabac... ! » Me lança-t-il d'un air goguenard.
-« Moi ? Mais... mais je n'ai pas touché une cigarette depuis des jours et je n'en fume que très rarement... »
-« Mais tu empestes le tabac », me coupa-t-il
-« Même si tu ne fumes que très peu, ton corps en garde les traces. Toi, tu crois qu'il suffit de ne pas fumer durant quelques jours, mais ton corps lui se souvient... » J'en avais les pattes coupées. Puis il reprit -« J'aime l'odeur du tabac, je n'y peu rien. Avant, au temps jadis, les hommes prenaient le temps de s'occuper de nous, parfois ils s'asseyaient avec une cigarette, ou pour fumer la pipe et, nous parlions pendant des heures. Je ne peux pas fumer non, mais, j'aimais ces moments. Nous savions exactement ce que chacun attendait de l'autre et nous produisions avec joie et entrain".
-"Pourquoi n'aimes-tu pas le monde des hommes ? » reprit-il en nous ramenant à la réalité !
-« Je ne sais pas, je n'ai jamais dit que je n'aimais pas le monde des hommes ? J'ai dit que j'aimais m'en éloigner de temps à autre, c'est tout !»
-« Hihihi ! De temps à autre ? Hihihi ! Ecoute, si tu peux nous voir, c'est que nous le voulons bien et si nous le voulons bien, c'est sans doute parce que tu aimes t'éloigner du monde des hommes ! Hihihi ! » dit-il avant de se figer à nouveau dans le décor en me laissant un peu sur la faim.
Le soleil commençait à décliner et bien des questions restèrent pour moi sans réponse.
Je pris congé non sans m'assurer auparavant que je pourrai revenir continuer cette discussion pour le moins... intéressante.
Sur le chemin du retour je voyais le pic St loup fendre les rayons du soleil. J'avais l'esprit libre et à la fois, tant de choses se bousculaient dans ma tête... Pour suivre le cours de cette histoire, inscrivez-vous sur le flux RSS.