La conclusion de cette enquête est très intéressante, en ce qu'elle donne un aperçu du panorama religieux actuel et pose deux réalités : d'une part, le fait que les moines et les moniales sont beaucoup plus en contact avec le reste de la société, plus en phase et plus à l'écoute de celle-ci que n'importe quel prêtre, parce que, dans leur accueil, ils côtoient une immense variété de personnes et de situations sociales ; d'autre part, la confrontation de la grande mode actuelle de la recherche de "soi", individualiste, qui vise à l'épanouissement personnel, et l'idéologie religieuse qui sublime cette connaissance de soi en la mettant au service de la paix et du bonheur de l'Autre, du prochain. A méditer donc : ne jamais oublier que se connaître soi-même, c'est bien, mais que cette paix intérieure que nous sommes parfois amenés à retrouver au terme d'une longue quête est gâchée si elle reste égoïste et solitaire, est au contraire démultipliée si elle irradie autour de nous.
Michel Cool, Messagers du silence, 2008.
Le titre paradoxal et la question de savoir pourquoi on devient moine m'intriguaient, alors, j'ai lu.
Pourquoi s'enferme-t-on dans un couvent ? Pourquoi se coupe-t-on du monde ?
Au Moyen Age et à un âge pas si ancien, c'est-à-dire, jusqu'à l'aube du Concile Vatican II, le monachisme, c'était clôture, grillage aux fenêtres, enfermement, isolement et tout le toutim. Les monastères étaient bien garnis, voire surpeuplés. Aujourd'hui, la réforme de l'Eglise est passée par là, la crise des vocations, les bouleversements du monde... et les couvents se dépeuplent. A quoi servent donc ces gens qui se mettent dans une bulle de prière et de méditation ? En quoi leur action peut-elle nous aider, venir au secours des âmes en peine ? On peut se le demander. Où est la solidarité dans cette démarche ? N'est-ce pas plutôt de l'égoïsme ? Michel Cool, qui a rencontré un grand nombre de communautés religieuses chrétiennes en France, en Belgique et en Suisse, qui a passé un temps avec chacune d'entre elles, tente de nous expliquer qu'au contraire, le monachisme, c'est le partage. A travers son travail d'enquête, pas de prosélytisme, il nous présente des gens aux expériences variées et qui, un jour, on décidé de franchir le pas et de changer de vie pour devenir moine ou moniale. Il y a là des ingénieurs ONF, des avocats, des traders, des jeunes qui étaient promis à de grandes carrières dans le monde "laïc", "extérieur". Leur vocation est née plus ou moins tôt, a été plus ou moins évidente, plus ou moins rapide, mais ils se rejoignent tous sur la conviction qu'ils ont de leur plus grande utilité en tant que priants qu'en tant que simples citoyens. Cependant, au fil du temps, au fil des siècles et plus encore des dernières décennies, les choses ont bien changé dans la société. Le monde extérieur est entré dans les monastères : les retraitants, pour une semaine ou quelques mois, par vocation ou par envie de silence, se sont faits de plus en plus nombreux ; les communautés religieuses se sont ouvertes et parfois délocalisées : dans des villages, dans des cités HLM ou ailleurs. Une sorte de révolution est donc en train de s'opérer et les religieux doivent parfois jongler entre leur désir de vivre en ermite et l'affluence de visiteurs qu'ils se doivent d'accueillir.
La conclusion de cette enquête est très intéressante, en ce qu'elle donne un aperçu du panorama religieux actuel et pose deux réalités : d'une part, le fait que les moines et les moniales sont beaucoup plus en contact avec le reste de la société, plus en phase et plus à l'écoute de celle-ci que n'importe quel prêtre, parce que, dans leur accueil, ils côtoient une immense variété de personnes et de situations sociales ; d'autre part, la confrontation de la grande mode actuelle de la recherche de "soi", individualiste, qui vise à l'épanouissement personnel, et l'idéologie religieuse qui sublime cette connaissance de soi en la mettant au service de la paix et du bonheur de l'Autre, du prochain. A méditer donc : ne jamais oublier que se connaître soi-même, c'est bien, mais que cette paix intérieure que nous sommes parfois amenés à retrouver au terme d'une longue quête est gâchée si elle reste égoïste et solitaire, est au contraire démultipliée si elle irradie autour de nous.
La conclusion de cette enquête est très intéressante, en ce qu'elle donne un aperçu du panorama religieux actuel et pose deux réalités : d'une part, le fait que les moines et les moniales sont beaucoup plus en contact avec le reste de la société, plus en phase et plus à l'écoute de celle-ci que n'importe quel prêtre, parce que, dans leur accueil, ils côtoient une immense variété de personnes et de situations sociales ; d'autre part, la confrontation de la grande mode actuelle de la recherche de "soi", individualiste, qui vise à l'épanouissement personnel, et l'idéologie religieuse qui sublime cette connaissance de soi en la mettant au service de la paix et du bonheur de l'Autre, du prochain. A méditer donc : ne jamais oublier que se connaître soi-même, c'est bien, mais que cette paix intérieure que nous sommes parfois amenés à retrouver au terme d'une longue quête est gâchée si elle reste égoïste et solitaire, est au contraire démultipliée si elle irradie autour de nous.