À l'heure où la lumière
Se presse contre les murs de la ville,
Le souffle de l'histoire
Gardienne de l'âme russe
Vibre sur les rives baignées de noirceur.
Les souvenirs funestes de cette nuit de novembre
Sont chevillés au corps du poète.
Sous la force des vents
Les eaux abondantes et glacées de la Neva
Pénètrent dans les rues de Saint-Pétersbourg.
Gonflé de pluie et de larmes,
L'horizon se laisse emporte par la tempête.
Pouchkine
Debout, incrédule regarde passer
les ailes de la mort.
Un voile opaque
Morcelé de ciel
S'étend sur la cité de Pierre.
Il fait froid.
L'ombre du cavalier de bronze, étale son désespoir.
Pétrifiés, les mots
S'entassent comme une cicatrice sur le malheur au crépuscule.
L'inimaginable s'écrit
À l'ombre épaisse d'une réalité déchirante.
Danielle Risse