Cher Nelson Monfort,
Je ne regarde plus la télé depuis que j’ai compris, il y a une grosse dizaine d’années, qu’elle détruisait plus de neurones qu’elle n’en instruisait. Oh, je fais bien des trucs pas très malins non plus, hein, comme jouer à Ruzzle le soir au lieu d’avancer dans le dernier Yann Moix, mais que veux-tu, celui-ci se lit à dose homéopathique, et puis il est tellement gros qu’il me fait mal aux poignets, alors que mon pouce droit, lui, est en pleine forme.
Il m’arrive pourtant de temps en temps, en bonne sportive de canapé, de m’abandonner quelques minutes au spectacle enchanteur des patineuses défiant toutes les lois de la gravité, mon cul à moi bien moelleux sur les coussins alors que le leur a dû déjà connaître toutes les nuances de bleu du haut de leur jeunes années. Mon petit côté midinette, je suppose.
Nelson, j’ai rien contre les vieux, j’ai même en général une certaine tendresse pour eux. Peut-être d’ailleurs que tu n’as même pas l’âge de la retraite, avec toutes ces réformes, ça avance et ça recule, je ne suis plus depuis longtemps. Peut-être qu’on ne t’a trouvé aucun remplaçant qui maîtrise comme toi le Google Translate ? (si tu veux, France Télévisions, en tant qu’actionnaire principal, je peux te donner des noms de blogueuses mode, elles maîtrisent grave / they master chef).
C’est pas vraiment qu’on t’a trop vu, Nelson. Mais je t’ai trop entendu, ça oui.
Je regarde la télé quinze minutes tous les deux ans (avec la nage synchro aux JO d’été). Alors ne gâche pas, s’il te plaît.
Ferme la.
Que je puisse entendre la musique et le crissement des patins sur la glace.
Ou va commenter le curling. Des hommes qui passent le balai, c’est super, sociologiquement parlant.
Ta gueule, Nelson. Vraiment.
En te remerciant.