Il en a fait du chemin, Gaël Faure, depuis ses premières expériences sous les sunlights de l'émission "Nouvelle Star". Sans tenter de profiter immédiatement de sa notoriété vite acquise au gré de ses passages télévisés, il a préféré prendre son temps, pour déterminer son identité artistique et faire les choix cohérents qui se sont imposés à lui, petit à petit.
Bien lui en a pris.
En rodant ses morceaux sur scène, au contact du public, il a pris le temps de s'offrir un album à son image, peuplé de grands espaces, traversé de lumière et habité des doutes qui rendent intéressante la route.
inconstestablement vibrant, ce premier album, "De silences en bascules" est un recueil de 11 titres dans l'air du temps qui réjouit par la richesse des arrangements, la variété des instruments sollicités et bien entendu, par la voix charnelle, non dénuée de souplesse, de Gaël.
On est saisi par la douceur qui se dégage de l'ensemble dont émane une énergie positive indubitable, que les morceaux soient teintés d'une lumineuse mélancolie ou qu'ils évoquent une joie contagieuse.
Si Gaël compose et chante, il interprète les textes que d'autres ont écrit pour lui.
Et plutôt que de s'en remettre à un auteur unique, il s'est tourné vers plusieurs plumes, ayant chacune leur propre tempérament, pour ce premier album.
Le risque? Se retrouver avec un ensemble qui serait un collage maladroit de plusieurs humeurs, de plusieurs ambiances. Ici, c'est tout le contraire.
On écoute "de silences en bascules" et on se réjouit de la variété des paysages que l'on traverse au cours de ce joli voyage. On apprécie la cohérence de l'ensemble, cette curieuse osmose. C'est sans doute là l'empreinte de l'artiste, qu'il a réussi à marquer en effectuant un tri soigneux des morceaux qu'il a choisi de réunir dans ce premier album qui s'impose comme le résultat d'un judicieux mélange des genres (à l'exception peut-être de "Surprise" qui se démarque un peu trop du reste à mon goût).
Gaël Faure se faufile avec agilité d'un texte à l'autre, façon voyageur au long cours, faisant un détour par les grands espaces de Sibérie ou d'Islande, évoluant avec aisance au gré de cette introspection nourrie d'images subtiles.
Puisqu'on parle images, c'est sans doute le moment de te dire tout le bien que je pense du joli livret qui accompagne cet album. Les photographies, signées Hélène Pambrun, sont magnifiques et ont le bon goût d'être en parfait accord avec le contenu, faisant de ce premier opus un ouvrage qui réjouit les yeux autant que les tympans : il a décidément tout bon!
Ce premier album révèle que Gaël Faure est bien plus que le joli minois qu'on connait déjà : C'est un artiste, un vrai, un nmusicien qui porte haut les couleurs de la chanson française, un de ceux avec lesquels il va désormais falloir compter.
"De silences en bascules" est un album sincère, à l'image de cet artiste touchant qu'il faut découvrir aussi, sur scène, de toute urgence, pour prendre la pleine mesure de son talent.
On connaissait "On dirait l'islande" et "Tu me suivras", deux titres diffusés depuis un petit moment déjà, qui ont constitué un parfait avant-goût de cet album qui est à la hauteur des morceaux qui l'ont précédé.
On découvre les 9 autres titres avec le même plaisir non dissimulé, un doux sourire aux lèvres.
Oserais-je malgré tout émettre un regret? Allez, oui.
Ceux qui ont assisté à un concert de Gaël Faure depuis le mois de juin dernier ont pu entendre "Traverser l'hiver" sublime morceau, sans aucun doute le meilleur de tous ceux qu'il a pu interpréter jusque là (c'est dire!) et ..c'est le grand absent de cet album.
Regrets, larmes, stupeur (sans tremblement)... Un seul mot me brûle les lèvres : mais enfin POURQUOI? (suivi de celui-ci : QUAND?)(Comprenez "quand va-t'on enfin pouvoir se le procurer pour se le passer en boucle, inlassablement, c'est à dire comme il se doit?")
En attendant que cette petite pépite qu'est "Traverser l'hiver" ne soit connue du grand public, tu peux déjà déguster les 11 titres de cet bel album et surtout ne pas hésiter à prendre une place pour un des prochains concerts de Gaël, promis, tu ne vas pas le regretter.
Par exemple au café de la danse, le 11 mars? J'y serai, toi aussi, non? Pour jeter un oeil à toutes ses dates, c'est par ici qu'il faut aller...
Mon top 3 du premier album de Gaël Faure "De silences en bascules" :
1. "Reste encore l'avenir" pour le superbe accord du texte et de la voix qui délivre un bouquet d'émotions multicolores.
"Oh hier j'ai touché une flamme trop froide, pas de brûlure, que des gestes jetables, rien qui dure, rien que de l'incertain...je dis regarde "ce que serait demain...3
2. "Un peu", pour le texte et la forte réverbe, la belle ampleur de la voix...
"J'ai le meilleur en moi, mon heure n'est pas celle-là, c'est pour une autre fois, je n'y échapperai pas..."
3. "Sibérie" pour l'humour délicatement distillé et son rythme obsédant.
"Elle rêvait de Paris, moi j'étais plutôt Sibérie, j'voulais voir les grands fauves, elle était branchée librairies... Ca m'rendait fou... Perle était si jolie, j'aurais donné tout, pour une fois. Elle m'appelait son grizzly, en plus elle se foutait d'moi. Jusqu'au jour où celle qui m'disait non, c'est mise par miracle à changer d'opinion""