La qualité de votre attachement à vos parents peut-elle affecter le risque d’obésité de votre enfant? Cette étude de l’Université de l’Illinois semble le suggérer. Un sentiment d’insécurité familiale peut en effet rejaillir sur l’enfant, qui pourra développer un comportement alimentaire malsain, à risque d’obésité. Ces conclusions publiées dans le Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics décrivent donc l’association complexe entre la sécurité affective des parents, leur propre parentalité et le risque d’obésité de l’enfant. Bref, de génération en génération, la parentalité n’est pas sans incidence sur le risque d’obésité.
Kelly Bost, professeur en santé de la famille explique : » Si votre mère a toujours sanctionné vos anxiétés et vos tristesses sans faire preuve de compréhension et de sensibilité et sans vous aider à gérer vos émotions, vous pourrez, à votre tour, ne pas faire preuve de « parentalité », puis vos enfants à leur tour. Or l’enfant qui n’apprend pas à réguler ses émotions va développer des comportements alimentaires à risque d’obésité ».
Son étude documente comment une relation non sécurisante avec ses parents peut conduire au comportement alimentaire malsain de son enfant. Les enfants ressentent l’attachement et la sécurité lorsque la personne qui s’occupe d’eux est disponible, réactive et compréhensive. Cet attachement apporte à l’enfant une base solide pour explorer son environnement, un sentiment de protection en cas de détresse ou d’incertitude et du bien-être dans les activités quotidiennes. Pour cette étude, 497 parents s’occupant de leurs enfants, âgés de 2 ans et demi à 3 ans et demi, ont renseigné par questionnaire leur propre histoire d’attachement. Leurs niveaux de dépression et d’anxiété ont également été évalués. Les parents ont ensuite répondu à des questions sur la façon dont ils géraient les émotions négatives de leurs enfants et ont décrit leur mode de vie avec les enfants.
Le manque d’attachement des parents associé au risque d’obésité de l’enfant : L’étude révèle que des parents qui manquent d’ »attaches familiales » ont tendance à répondre à la détresse de leur enfant en devenant eux-mêmes anxieux ou en rejetant tout bonnement l’émotion de l’enfant. Avec des expressions du type « Arrête de pleurer et de te comporter comme un bébé ! « . Or, sanctionner même verbalement, repousser ou ignorer l’émotion, la tristesse ou la colère d’un enfant est significativement lié à une fréquence moindre des repas en famille, à plus de temps passé devant la télévision et à plus de boissons sucrées. Autant de facteurs supplémentaires de mauvaise alimentation des enfants. Les mamans en situation d’insécurité affective sont plus facilement submergées par le stress et ont plus de difficultés à gérer menus, repas et temps partagé en famille.
Des conclusions qui permettent de mieux comprendre comment les émotions négatives des parents peuvent se transmettre, favorisant des troubles de comportement chez l’enfant qui peuvent aussi mener aussi à l’obésité.
Source: Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics January 2014 doi:10.1097/01.DBP.0000439103.29889.18 Associations Between Adult Attachment Style, Emotion Regulation, and Preschool Children’s Food Consumption (Visuel© .shock – Fotolia.com)
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