Édimbourg 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son cœur défectueux par une horloge mécanique. Il survivra avec ce bricolage magique à condition de respecter 3 lois: premièrement ne pas toucher à ses aiguilles, deuxièmement maîtriser sa colère et surtout ne jamais Ô grand jamais, tomber amoureux. Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse de rue, va précipiter la cadence de ses aiguilles. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel un Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais, à Paris jusqu’aux portes de l’Andalousie.
Cette critique a été écrie avec une objectivité proche du néant, je préfère vous prévenir.
5 ans, 5 ans que j’attendais la sortie de ce film ! Comme j’avais peur d’être déçue !
C’est vrai, comment après avoir tant aimé le roman et l’album musical, comment aurais-je pu aimé son adaptation cinématographique ?
Forcément, une adaptation, c’est toujours, souvent en tout cas, beaucoup moins bien que l’original.
Et pourtant, quel merveille ce film ! Quelle réussite !
Il aura fallu 7 longues années à Mathias Malzieu pour réaliser l’un de ses rêves et voir son conte porté à l’écran. 7 années de travail acharné et de doutes mais le résultat en valait vraiment la peine.
Tout le génie, toute la posée de Mathias Malzieu est là, intacte, comme si toutes les images que j’avais imaginé en lisant le roman était miraculeusement sorties de mon esprit.
7 ans de travail pour réaliser ce petit bijou, mélange d’animation (il aurait été impossible de rendre hommage à toute la magie du livre avec de véritables acteurs), des décors absolument superbes (dont une bonne partie est réalisée en papier) et surtout surtout les voix et les chansons de l’album » La Mécanique du coeur » qui portent l’histoire d’un bout à l’autre et lui donne toute son âme, toute sa magie.
Tous ceux qui avaient prêté leurs voix aux titres musicaux ont répondu présents pour le film. Seul manque à l’appel Bashung, disparu trop tôt mais dont la voix résonne toujours sous les trait de Jack l’Éventreur.
La voix de Grand Corps Malade qui résonne dans la salle de cinéma, pfiou j’en ai encore des frissons, et puis la voix grave d’Arthur H aussi, sans oublier celle de Jean Rochefort qui accompagne si bien son personnage.
Tous les rêves de Mathias sont là, toutes ses muses aussi. Méliès, dont il réalise un superbe hommage, Olivia Ruiz qui lui a inspiré cette histoire dont on retrouve en plus de la voix toute la gestuelle sous les trait de Miss Acacia, Tim Burton pour le côté gothique (le train fantôme m’a complètement emballé !!!! j’aurais voulu y monter !!!), sa passion pour le squate board et bien d’autres encore….
J’ai passé tout le film à chanter tant je connais les titres de La Mécanique du Coeur mot à mot.
Alors évidemment, si vous ne connaissez pas du tout l’univers de Malzieu, de Dionysos, d’Olivia Ruiz, si vous n’avez ni lu le roman, ni écouter l’album peut-être le film vous semblera t-il enfantin, peut-être même un peu puéril mais si comme moi vous êtes fan et surtout si vous savez ce qu’il se cache derrière cette histoire qui est loin, très très très loin d’être une simple histoire d’amour juvénile alors vous allez vous régaler.
Quelques aspects du roman ont toutefois été gommé pour que le film soit grand public, il n’y a par exemple aucune notion du petit nom du hamster « Cunnilungus »…
Ce film j’en ai rêvé, Mathias l’a fait ! Lorsque la lumière de la salle s’est allumée j’ai cru sortir d’un doux songe. C’est beau, c’est poétique, émouvant, Pour moi, c’est un génie !
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A noter que pour la sortie du film, Flammarion a réédité La Mécanique du coeur dans une version illustrée basée sur le film absolument superbe !
Par contre, trop de marketing tue le marketing et le coup de la montre Swatch, non, vraiment c’est trop !