Le programme proposé aux jeunes pousses candidates est relativement classique : un accompagnement intensif et accéléré, pendant 3 mois, dans toutes les étapes de leur développement (de la conception du produit à la vente), un espace de travail situé à deux pas du cœur financier de la City, une enveloppe de 15 000 € et l'équivalent de plus de 450 000 € en services offerts par les partenaires de l'opération, un accès au réseau du « StartupBootCamp » et ses mentors, ses investisseurs…
Plus intéressant encore, quelques institutions financières importantes, telles que MasterCard, Lloyds Bank, Rabobank…, sont également associées au dispositif. Elles y joueront un rôle actif, en mettant leur expertise et des moyens techniques (données, APIs…) à la disposition des participants. Elles ont aussi un objectif concret d'établir des relations privilégiées avec les entreprises stars de demain, que ce soit pour la mise en œuvre de leurs solutions ou une prise de participation lors de leur future expansion.
Selon un article de TechCrunch, l'expérience de l'incubateur lui permet d'estimer qu'environ une moitié des startups accueillies profiteront effectivement de l'apport des établissements partenaires, soit en les transformant en clients, soit à l'occasion d'un tour d'investissement ultérieur. La création de tels liens entre de grandes entreprises et de petites structures agiles, en émergence, est évidemment un défi majeur mais là aussi réside justement une partie de la valeur apportée par le « StartupBootCamp ».
Pour les institutions participant à ces initiatives, les bénéfices qui peuvent en être retirés sont inestimables, puisqu'ils leur donnent l'occasion de se positionner à la pointe de l'innovation financière et technologique – qui a toutes les chances, à terme, de transformer leurs métiers en profondeur – en dépit de leur conservatisme et leur immobilisme intrinsèques. Leur mot d'ordre pourrait être : n'attendons pas que la prochaine rupture nous menace, participons-y directement !
Alors se pose la question critique : que font les groupes français dans ce domaine ? Apparemment, pas grand chose : ils sont notablement absents des programmes existants et ne semblent pas prêts à lancer une initiative équivalente à Paris. Double erreur stratégique, car non seulement rateront-ils ainsi les opportunités qu'offre la créativité des startups hexagonales mais, de plus, celles-ci risquent d'être tentées d'émigrer à Londres, prête à les accueillir…