C’est grâce à son célébrissime roman Le nom de la rose que j’ai fait la connaissance d’Umberto Eco. J’avais adoré le livre, et d’ailleurs j’envisage de le relire en italien (j’avais aussi adoré le film).
J’étais donc très enthousiaste à lire ce roman qu’est « Le cimetière de Prague ». Sauf que les critiques sur ce dernier ne sont pas toutes très positives. Je dirais même que pas mal sont très mitigées voir négatives. Du coup, j’étais un peu moins enthousiaste… Mais bon. Il me faut plus que des avis pour me dissuader de lire un livre. Surtout si ce livre est déjà dans ma bibliothèque.
Synopsis
De Turin à Paris, en passant par Palerme, nous croisons une sataniste hystérique, un abbé qui meurt deux fois, quelques cadavres abandonnés dans un égout parisien. Nous assistons à la naissance de l’affaire Dreyfus et à la création de l’évangile antisémite, Les Protocoles des sages de Sion. Nous rencontrons aussi des jésuites complotant contre les francs-maçons, des carbonari étranglant les prêtres avec leurs boyaux. Nous découvrons les conspirations des renseignements piémontais, français, prussien et russe, les massacres dans le Paris de la Commune où l’on se nourrit d’illusions et de rats, les coups de poignard, les repaires de criminels noyés dans les vapeurs d’absinthe, les barbes postiches, les faux notaires, les testaments mensongers, les confraternités diaboliques et les messes noires…
Mon avis
Une chose est sûre : Umberto Eco aime les complots. Il aime aussi les faussaires. Parce que, tout comme dans Le nom de la rose, dans ce roman il y a des complots, des faussaires, des complots contre les faussaires, des faussaires qui complotent contre… Bref, il se passe plein de choses.
Par où commencer pour vous raconter tout ça ?
Durant ce roman, nous suivons Simon Simonini, homme détestable qui déteste tout ! Les femmes, les francs-maçons, les juifs… Il faut dire aussi qu’il a été élevé par son grand-père, un anti franc-maçon convaincu, mais aussi anti-jésuite, antisémite. Antisémitisme qui va être le fer de lance de la pensée et des actes de Simon. Pour lui, tout est de la faute des juifs, et il serait bon d’y mettre un terme. Cela vous rappelle un épisode très peu glorieux de la moitié du XXème siècle ? Eh oui ! L’auteur nous embarque dans ce qu’on pourrait appeler l’antisémitisme moderne. Notre personnage va donc aller de complots en trahisons et vice-versa. L’auteur nous embarque dans un labyrinthe où s’entremêlent toutes les ficelles de ces complots. Et il faut bien avouer que pour nous, lecteurs, il n’est pas forcément évident de se dépétrer de tout cela.
Certains parlent d’un roman érudit. Et il est vrai que les références historiques y sont légion, mais également les références artistiques scientifiques. Je peux comprendre que pour qui ne connaît pas l’histoire de l’Italie du Risorgimento, qui n’a que vaguement entendu parler de l’expédition des mille par Garibaldi se sente perdu. Moi qui ai fait 3 ans de civilisation italienne à la fac, j’ai pris tout cela comme une piqûre de rappel de tout ce que j’avais appris. En fait, à mesure que je découvrais les éléments, je me disais « ah oui ! ça me revient, il s’est passé ça, ça et ça également ». Et ça, j’ai aimé !
S’il est bien question dans ce roman des début de l’antisémitisme, notamment avec Les protocoles des sages de Sion, Umbert Eco nous propose aussi une rétrospective fort intéressante de cette époque ô combien importante dans l’Histoire de l’Italie.
J’avoue cependant avoir été un peu dérangée par le style d’écriture parfois un peu trop alambiquée. Certaines phrases, bien longues, auraient mérité quelques césures supplémentaires afin de rendre la lecture (déjà bien intense de par la complexité des intrigues) plus fluide et mieux assimilable.
Bon. Je dois admettre que j’ai tout de même préféré Le nom de la rose, mais Le cimetière de Prague reste tout de même une très bonne expérience littéraire pour moi.
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