Plutot que de jouer son rôle et d'essayer d'expliquer les enjeux tant locaux que nationaux des élections minicipales du mois prochain, une partie de la presse française préfère se réfugier dans le commentaire du néant. Ainsi du JDD qui publie ce dimanche un sondage complètement dérisoire censé nous démontrer que les Français ont eu vraie envie de droite pour ce scrutin.
Dèjà, il est assez curieux de faire un sondage au niveau national sur une élection si particulière que les municipales. Ce n'est pas 1 scrutin, mais 36 000 différents qui auront lieu au mois de mars. Des élections où certes les enjeux nationaux peuvent influer, notamment dans les grandes villes, mais où ce sont surtout les considérations locales qui l'emportent, particulièrement dans les communes rurales où la majorité des candidats n'ont pas d'étiquette.
A cette première incongruité s'en ajoute une deuxième, qui est de ne pas réserver le même sort à l'UMP et ses alliés qu'au PS et ses alliés. Ainsi, dans le sondage, l'UMP et l'UDI sont associés, ce qui en soi est logique puisque dans de très nombreuses grandes villes ils présentent des listes communes. Curieusement, alors que dans la plupart des cas ils présentent des listes communes, et qu'en plus ils sont associés au gouvernement, les listes PS et écologistes sont comptées séparément. Cela a donc pour conséquence première d'affaiblir le score du PS en regard de celui de la droite, alors même que le total gauche est largement supérieur.
Deux autres fais notables sont curieusement passés sous silence. Le score élevé du Fn dans un premier temps. Elevé, certes, mais nettement en recul de ce que l'on nous prédit depuis des mois. Surtout, il y a le score du Front de gauche. 11 % malgré les divisions et les querelles entre parti de gauche et parti communiste. Ainsi, le capital électoral gagné pendant la présidentiel par Jean-Luc Mélenchon ne serait pas touché. Si cela se confirme c'est un enseignement d'importance. Que l'on se gardera bien de vous expliquer.