Par choix ou par défaut, l’occident se décline sous de multiples formes. Plus qu’une zone géopolitique, il est notre mode de vie, notre philosophie, notre manière de penser, notre démocratie. Est-il seulement unique voir légitime ? L’historien allemand, Jan-Werner Müller, dans son nouvel ouvrage difficile démocratie se pose la juste question : la démocratie libérale est-elle par nature le régime de l’Occident ? Le postulat de départ nous annonce la tendance avec comme cadre de référence le XXème siècle et son ouverture avec l’irruption des masses sur la scène politique. Fini les élitismes religieux voir oligarques, l’Europe s’ouvre à une politique du peuple. Tout en assumant son héritage du XIXème siècle avec le marxisme, le libéralisme et le républicanisme, la politique européenne souhaite à toux prix représenter les masses. Aujourd’hui, « la démocratie libérale telle que nous la connaissons serait le fruit d’un ajustement précaire entre ces variables ». Le panorama politique européen s’est entre temps essayé à plusieurs variantes avec le fascisme et le communisme. De la volonté de représenter les masses à leur musellement il n’y a qu’un pas comme en témoigne les courants populaires du début du XXème siècle tentant tous les uns après les autres de les écraser pour mettre « fin à tout conflit social ». Cet historien s’essaie même à dater la fin des idéologies en politiques en présentant la fin des années 60 comme le moment « où on peut acheter le travailleur avec des Frigidaire ».
Si les idéologies politiques n’existent plus telles que nous les avons connues, chaque pouvoir en place cherche à se légitimer à travers leur théories du choc et le maintien d’une atmosphère de crainte perpétuelle. Ainsi, Vladimir Poutine cache la misère sous le tapis pour des jeux olympiques clinquants. De la poudre aux yeux des protagonistes en mal de sensations fortes. Très vite rattrapés par la réalité d’un Sotchi bidonville, les cuvettes des chiottes ne sont apparemment pas enclines à faire rêver nos futurs médaillés. Indécent nous direz-vous ? Plutôt réaliste notre Vlad Poutine car il sait que la moindre goutte de pisse acide des athlètes sur-boostés fera fondre la cuvette au premier contact ! Néanmoins, la flemme olympique est belle est bien là, triomphant sur le nouveau stade russe flambant neuf. Le plus opportunistes mesurent l’importance que porte le Kremlin aux J.O. les plus chers de l’histoire et tentent le tout pour le tout en demandant à Moscou une trêve olympique. Oui, mais pour quoi faire ? Et bien simplement pour autoriser les secours à entrer dans les villes assiégée à quelques milliers de kilomètres de là en Syrie. Mais comment convaincre un homme qui estime qu’un gay proche d’un enfant est aussi terrible pour ce dernier que de voir ses parents torturés et son école bombardée ? Prenons les trois valeurs chères à l’esprit olympique. La trêve olympique en Syrie avec un cessez-le-feu permettrait de secourir les victimes des bombardement récurent des deux armés. Ensuite, le beau-jeu, ou le fair-play, doit régner sur les champs de batailles : on ne frappe pas en dessous de la ceinture, on n’assiège pas les villes, on ne viol pas les femmes. Enfin, la coexistence pacifique avec l’établissement de régions au sein desquelles il serait possible de voir plusieurs communautés vivre en paix en étant indifférentes l’une à l’autre. Le savez-vous seulement : de ces trois piliers, celui que nous chérissons le plus est celui de l’indifférence.