Dans ce livre riche en propos clairs, en photographies et en affiches, l’auteur passe par tous les genres possibles et inimaginables estampillés Catégorie 3 (Cat. 3). Il s’évertue à donner ses lettres de noblesse à ce sous-genre irrévérencieux, souvent synonyme de mauvais goût prononcé, de brûlot politisé et de surenchère décomplexé. L’auteur y étudie une grosse frange de ces Cat. 3 qu’il catégorise à son tour. Il y réalise des interviews de cinéastes (Ivan Lai, Herman Yau) comme d’acteurs (Anthony Wong, Simon Yam) ayant marqués ces productions baroques fait à la va vite et le plus souvent pour un budget dérisoire. Il revient sur certains de ces films en les contextualisant et en donnant son avis. Chaque page tournée de ce pavé qui en compte 336 est autant de preuve d’un travail minutieux et florissant apporté à ce triangle arborant ses trois traits verticaux. On comprend à travers cet ouvrage que plus qu’une simple catégorie, cette interdiction est devenue un label recouvrant aussi bien les œuvres exploitionnistes qu’un cinéma de genre pensé et étudié. Un refuge aussi bien pour ceux qui surfaient sur une tendance pour l’appât du gain que ceux qui exprimaient des idées ou bien les peurs d’une société hongkongaise aux lendemains incertains.
Category III : Sexe, sang et politique à Hong Kong est un bonheur pour tout cinéphile et cinéphage, appréciant tout particulièrement le cinéma hongkongais, dans ce qu’il avait de plus fou à exposer, au plus de 18 ans, bien entendu. Un livre magnifique suscitant un plaisir immense, aussi bien dans le fond (donc) que dans la forme (A4, papier de qualité, couleurs…). Même s’il est miné par quelques petites imperfections et choix discutables dans la mise en avant de certains artistes ou de point de vue, ce livre n’en est pas moins une bible.
I.D.