A l’issue de la première partie nous en étions restés sur le futur énième limogeage de PSA. Que vient faire la CGT en Ovalie ?
Par notre spécialiste rugby Peyo Greenslip Jr
Le match bascule lentement mais inexorablement du côté anglais comme à l’époque d’Alain Penaud, sans que le sursaut d’orgueil de la mêlée bleue parvienne à y changer grand-chose. Au moment où résonne le lancinant Swing Low Sweet Chariot, le tableau d’affichage indique 19-24 en faveur des visiteurs et l’espoir se fait bien rare. Le Midol se prépare à titrer sur la nullité de l’équipe de France. Philippe Saint-André jubile. Il se prépare pour une conférence de presse plus larmoyante qu’une Marseillaise de Yannick Nyanga. Hélas, c’est bien un discours de victoire qu’il devra improviser 20 minutes plus tard, la faute à un incroyable Fickou de théâtre qui va ruiner ses plans.
Une action de 2 minutes, des transmissions après contact, des libérations rapides, une passe dans le tempo de Yoann Maestri (!) et voici Dimitri Szarzewski qui déborde sur le côté gauche. En pleine course, il ajuste sa passe à hauteur pour Gaël Fickou. « EN-AVANT !! EN-AVANT !! » hurle PSA, à raison. Gaël ne l’écoute pas et file marquer entre les poteaux. 26-24. Le match est plié. Chris Robshaw et ses coéquipiers étaient proches de gagner comme d’habitude pour un vrai quinze feuille de rose, mais ils repartent avec des Ashton de regrets.
Deux actions de classe dans un match, c’est toujours une de plus qu’il n’en faut à ce sacré Richard Escroc pour nous re-re-re²-refaire le coup du french flair. Parlez-vous le Richard Escroc? Non? C’est très simple, il vous suffit de retenir ceci. Quand on joue mal, c’est parce qu’on a perdu ce french flair si génialement français qui nous faisait gagner une fois sur 10 à l’époque du Temps d’Avant. Quand on joue bien, c’est parce qu’on l’a retrouvé. Vous avez compris? Félicitations! Vous êtes journaliste à vie à l’Equipe. Vous pouvez maintenant écrire à volonté des conneries sur le pseudo-génie de Gaël Fickou, dont la seule contribution à cette victoire est une course tout droit assortie d’une feinte de passe sur un dernier défenseur déjà dans le vent que n’importe quel Florian Fritz aurait été capable de faire. Au passage, vous ne manquerez pas de souligner le contraste avec l’affreux Mathieu Bastareaud, fils honni de la France-flair, qui s’est contenté de casser de l’Anglais pendant 75 minutes et qui a été un des rares à pouvoir stopper Billy Vunipola.
Sur les conseils de Richard, Patrice Lagisquet a décidé d’axer la semaine du travail sur le French Flair. « Vous allez me lire l’intégrale de Denis Lalanne avant France-Italie. Je veux que chacun connaisse par cœur l’Essai-du-Bout-du-Mond et l’Essai-du-Siècle et tous les autres. Pas toi Maestri, t’as pas le temps d’apprendre à lire d’ici samedi. On va se contenter de passes vrillées ».
Pendant ce temps-là, Gael Fickou médite sur la manie désespérante qu’ont les médias de se fabriquer des idoles pour mieux les dézinguer la fois d’après. Et s’il avait malencontreusement laissé tomber ce ballon au moment d’aplatir ? Qui aurait parlé de french flair ? Qui aurait dit que l’équipe de France a fait un bon match malgré la défaite ? En novembre dernier, Damien Choulyavait manqué l’essai de la victoire face aux Blacks pour quelques centimètres à peine. Il a sans doute la réponse à toutes ces questions.
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Illusion de Ouedraogo, n.f.: impression de grande utilité donnée par l’activité débordante d’un joueur, masquant avec brio un cruel manque d’efficacité dans chacune de ses interventions. Ce trouble optique se caractérise principalement par une impuissance flagrante sur les phases offensives statiques et par des plaquages nombreux mais tous subis. Elle affecte exclusivement des troisième ligne pas assez costauds pour franchir les défenses ET pas assez mobiles pour s’appeler Yannick Nyanga. Lorsque la critique encense ledit troisième ligne et l’affuble simultanément des qualificatifs « omniprésent » et « indispensable », on dit alors que l’Illusion est « totale ». L’Illusion de Ouedraogo tire son nom de la tactique employée par un sosie raté de Serge Betsen pour accumuler la bagatelle de 33 sélections en équipe d’Errance entre 2007 et 2013.
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