Du choix d’un pseudonyme
Avant d’engager la bataille, il importe
d’examiner avec attention son nom patronymique et de se demander s’il convient
de le conserver.
S’il a belle allure, arborez-le comme un drapeau. Sinon,
mettez-le au plus profond de votre poche. Surtout s’il révèle vos origines
roturières. Si votre brave homme de père s’appelle Patachon et est charretier,
débaptisez-vous bien vite et donnez-vous pour le fils d’un gros industriel,
d’un ingénieur, d’un général ou d’un marquis, au choix.
Vous n’êtes pas forcé
de vous ennoblir. Ce n’est plus beaucoup la mode.
Vous pouvez prendre des noms
de littérateurs existants, en leur accolant un autre prénom. Exemple :
Paul Loti, Pierre Adam, Pierre Bourget, Lucien Bordeaux, Gustave Richepin,
Émilien Faguet.
C’est ce qui se fait de mieux en 1914.